Quand je serai plus grand

Quand je serai grand… Maria Dek donne une forme singulière à ce futur proche qui occupe l’esprit des jeunes enfants, garçons ou filles.

Entre album à compter et imagier, chaque double page expose une aventure fantasque vécue par l’enfant héros au centre de l’action et des nombres fantaisistes, discontinus mais croissants jusqu’à 100 qu’il profère ! Ainsi dans une bulle qu’il souffle, se pressent 39 éléphants très à l’étroit entre 37 boules de neige, nécessaires à la fabrication du ventre d’un bonhomme de neige et 42 oreilles d’animaux poilus qu’il abrite dans un refuge !

On est amusé par les situations délirantes et les horizons multiples qui mélangent les univers et qui toutes tiennent la promesse de la première page : «quand je serai grand j’aurai 9 idées par seconde».

On se laisse gagner par ce grain de folie : on envie la liberté corporelle de ses 11 chorégraphies de «danse spéciale», ses 35 secondes d’apnée dans l’eau ou les 16 bras du robot qui lui permettent de faire tant de choses différentes. L’autrice illustratrice offre ainsi aux jeunes lecteurs une expérience de lecture comme décryptage de l’illustration et une «vérification», possible mais ardue, de ce qui est dit. Dans cette lecture attentive, le jeune lecteur sera surpris par «les grosses carottes» ou les «radis aux formes rigolotes» auprès desquels est assoupi un lapin repu, il sera ému devant les 27 choupissons de Maman Hérisson, fière de sa grande famille. La richesse des situations est soutenue par une profusion de couleurs vives, joyeuses et, à l’image des 45 fleurs pour Maman, ou des 53 langues à apprendre. Ce livre comme un bouquet de poésie ouvre un avenir dynamique.