La forêt magique de Hoshigahara (T. 1)
L'avis de Ricochet
Dans ce premier volume de La forêt magique de Hoshigahara d’Hisae Iwaoka, le lecteur entre en sympathie avec un univers, « seul endroit où la nature s’épanouit librement » porté par Soîchi, un humain et ses compagnons de rêveries ou de jeu, les esprits malins. Ils apparaissent et disparaissent au fil des huit chapitres de ce recueil : Mû, petite fille légère et mousseuse, Thesaurine, minuscule hôte des encyclopédies, Jo (Jaune), un coq hardi, interagissent.
A l’écart du monde, un espace clos, abandonné, finement dessiné par le crayon d’Hisae Iwaoka, une forêt. Au centre, une maison délabrée... Sur le toit pousse de la végétation et pourtant, elle recèle une superbe bibliothèque. En entrant, sans effraction puisque la porte est ouverte, deux drôles de personnages très stylés, élégamment vêtus dans des costumes trois pièces, se présentent comme les esprits de la porte, Bourru et Jovial. Ce couple donne vite le ton de ce manga. On s’amuse de leurs prises de bec, comiques, mais d’où sortent-ils ?
Entre rêve et réalité, poésie et étrangeté on se laisse embarquer.
La sobriété des images, leur austérité liée au noir et blanc et la densité de la trame donnent toute sa place à l’expression des personnages et à leur inscription dans le récit. L’étrangeté de certains esprits tels que le Cyclope ou l’esprit de Monsieur l’Orme, l’arbre qui veut vivre, impressionne. Quel mythe fondateur explique la naissance de la ville ? Ce caillou habité par un esprit dieu est-il un compagnon de voyage sûr ? Quelle est l’histoire de la ville ? Pourquoi le père s’est-il suicidé ?
Ce sont ces questions qui s’emboîtent, ces ruptures entre humour, amitié et angoisse qui tiennent le lecteur en alerte dans des thématiques fondamentales de perte, de retrouvailles à la limite de la vie et de la mort.
Jeu, rêverie, gravité, fantaisie, tout parle de la relation avec la nature, des liens d’amitié, de l’attachement entre humains, nature, esprits, de l’affection entre parents et enfants, dans une très riche palette d’émotions.
Ce manga de la récente collection Renard doré de Rue de Sèvres, témoigne de la volonté d’initier le jeune public aux codes spécifiques de ces BD particulières. Le traitement du mouvement, celui de la parole, les formats très mobiles, déconcertent et amènent à une lecture exigeante. Un récit foisonnant. Une invitation bienvenue à lire hors de notre monde.
Présentation par l'éditeur
À Hoshigahara se trouve une forêt bien mystérieuse. La rumeur court qu'elle serait hantée par des esprits malfaisants. En réalité, dans cet endroit hors du temps, la magie opère : les animaux parlent et la nature prend des formes surnaturelles. En son sein réside également Sôichi, un jeune garçon extraordinaire. Celui-ci vit en colocation avec des esprits ayant pris possession des objets de sa