Zohra : quand ma parole vaudra la tienne

Dans la tradition de certains contes orientaux, Zohra, du nom de l’héroïne est un conte de sagesse.

Tout commence de façon très classique. Un jeune roi perd son conseiller. Pour le remplacer par quelqu’un de valeur, il pose une énigme et promet le poste à qui la résoudra.

Nombreux sont les candidats, nombreux sont les échecs, jusqu’au jour où un pauvre pêcheur répond exactement à l’énigme. Le roi découvre très vite que c’est sa fille qui a résolu le problème. Au lieu d’en faire son conseiller comme promis, il soumet la fille de ce malheureux à une autre épreuve. Elle s’en tire admirablement mais le jeune roi n’est pas conquis pour autant. Une troisième épreuve suit jusqu’à ce que, gagné par sa beauté et son intelligence, il tombe amoureux.

Ils s’épousent avec pour elle une clause de rigueur « selon la loi, jamais tu ne devras te mêler des affaires du royaume ».

On reconnaît dans ce conte l’organisation traditionnelle entre un puissant qui met à l’épreuve un dominé intelligent et rusé. Lorsqu’il s’agit d’une femme, tout s’achève par un mariage. Ici, le sous-titre « quand ma parole vaudra la tienne » nous entraîne vers un autre chemin. 

Une autre histoire entre deux marchands dont l’un malhonnête qui conduit son voisin en prison vient se greffer sur la première. Le roi croit l’imposteur, la reine le déjoue publiquement. Elle trahit donc son serment, le roi la répudie malgré leur amour partagé.

Conte de sagesse et d’émancipation, la fin est fidèle à l’intelligence de Zohra.

Le lecteur sera séduit par l’élégance des illustrations chaudement colorées ainsi que par la vivacité de l’histoire où s’enchaînent les épisodes de façon fluide et convaincante au profit d’une morale un peu attendue mais bienvenue.