Le loup et le jardinier

Si Le loup et le jardinier (édité chez Hélium) était une fable, la morale serait : toutes les richesses matérielles ne valent pas le bonheur d’une amitié sincère. Le loup est ici un châtelain. Désœuvré et solitaire, il occupe ses journées à peindre dans sa vaste demeure. Mais la motivation lui manque faute d’inspiration ou simplement de sujet exaltant à se mettre sous la dent. Sans grande conviction, il se rend un jour au musée des Beaux-Arts de la ville voisine, et là c’est le déclic : le loup tombe en arrêt devant un portrait qui le submerge d’émotion. Peu de temps après, un chien mandaté par le service de jardinage vient sonner à sa porte : autour d’un café et d’une brioche aux amandes, les deux finissent par sympathiser au point que le loup retrouvera bientôt l’inspiration en même temps qu’il apprendra à écouter son cœur, et il emmènera le chien, devenu son ami, visiter même son jardin secret.

Le texte a été écrit et illustré par une artiste finlandaise, Marika Maijala (illustratrice notamment de plusieurs ouvrages réalisés en collaboration avec l’auteur Juha Virta). Esquissé au pastel gras, à gros traits enfantins, son dessin est foisonnant, plein d’humour et de légèreté, en particulier dans la façon de traiter les deux protagonistes de l’histoire : le loup, en frac rose et bottines cirées face au chien jardinier aux larges oreilles et coiffé d’un haut de forme. Associer un loup et un chien, ces deux cousins que tout oppose pourtant dans cette histoire, était une idée originale. Beaucoup apprécieront donc ce petit ouvrage qui à travers les deux figures animales, célèbre joyeusement la beauté du lien humain.