Dans un pays fabuleux de collines verdoyantes, aux deux extrémités de la rue Félix d’Or bordée de belles maisons, habitaient deux princesses aux beaux atours, l’une en rouge, l’autre en bleu. Tous les matins, elles se saluaient mais un jour, un orgue de barbarie les entraîne dans une danse fantastique : il les soulève dans les airs. Leurs robes montgolfières les entraînent alors au pays des pluies.

Là l’eau tombe au rythme des tambours. En déployant leurs crinolines, l’eau s’arrête pour le grand plaisir des habitants.

Bref répit puisqu’une bourrasque les précipite au pays des canicules. Leurs robes en atterrissant projettent une ombre et un vent bienvenus qui attirent les nuages. Elles les chatouillent et une pluie bienfaisante arrose le monde.

Poursuivant le voyage, elles arrivent au pays des ogres. Des enfants affolés se réfugient dans les plis de leurs robes magiques qui s’envolent comme des étoiles filantes.

Bousculées par le vent, elles se retrouvent l’une dans le pays du noir, l’autre dans la pays du blanc. Riches des couleurs qu’elles ont ramassées en chemin, elles égaient le monde de leurs couleurs.

Mais déjà elles sont propulsées au pays des airs, où règne un prince manipulateur. Il promet le mariage à chacune et en fait des rivales. La discorde s’installe et elles s’étripent. La robe bleue se déchire en pluie torrentielle. La robe rouge se disperse en milliers de flammèches qui incendient la forêt.

À moitié nues, les princesses tombent. Un vent secourable les recueille et le joueur d’orgue de barbarie les laisse chanter. Des princes souhaitent les épouser.

Elles comprennent que la vie doit être faite de concorde.

Les intentions philosophiques de récit annoncées en quatrième de couverture se perdent dans une répétitivité qui ne crée pas un effet de randonnée malgré le périple. On ne croit pas aux personnages désincarnés ni aux différents états du monde traversés. La qualité des illustrations de Bianca Spatariu n’est pas en cause mais le raffinement des robes et la richesse décorative ne suffisent pas à étayer le propos.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Le vent, personnage démiurge de ce conte philosophique pour enfants, joue les malicieux et emporte deux princesses, l’une à la robe rouge cerise, l’autre à la robe bleu turquoise, dans une épopée extraordinaire à travers des mondes singuliers. Il est tornade, bourrasque, tempête, brise, courant et avec lui, les princesses et leurs robes magiques traversent pays et frontières. Pendant leur voyage, les princesses curieuses grandissent, apprivoisent leurs émotions et expérimentent la beauté des mondes, l’immensité du ciel, puis la satisfaction du retour. Cette histoire, tel un miroir amplifié des étapes de la vie, interroge notre rapport à l’autre, au temps et au bonheur.

En tout, ce sont cinq pays qu’elles vont survoler et aider grâce à leurs robes : le pays des pluies, des canicules, des ogres, de noir et du blanc, et le pays des airs. Grâce à leurs robes, les princesses font état d’un altruisme sincère, elles débarrassent les mondes de leur trop plein en les rééquilibrant : au pays des pluies elles font cesser la pluie, tandis qu’aux pays des canicules, elles la suscitent. Au commencement, ces princesses sont des héroïnes candides dont les actes involontaires sont salvateurs mais, au fur et à mesure de leur périple, elles vont gagner en assurance et trouver en elles-mêmes la volonté de sauver. Jusqu’au déchirement. Car, il en faut un ! Les princesses sont abusées par un séducteur sans scrupules qui les pousse à la discorde et à la chute. Mais le vent veille au grain, il ramènera ses protégées dans leur pays, le pays des princesses.

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