L'hypermarquête

Eliot cherche une quête. Il ne l’a pas encore trouvée, mais ce n’est qu’une question de temps. En attendant, il se rend à l’hypermarquête pour s’équiper. De rayon en rayon, il remplit son caddie... Ses courses vont du sachet de pommes à l’autruche/dindon/dinosaure de locomotion, jusqu'au dragonneau qui s'amourache de lui. Et puis une quête lui tombe littéralement dessus, pas du tout glorieuse et qui ne l'intéresse même pas ! Complètement épuisé, il va se coucher dans sa tranquille petite chambre avec ses nouveaux amis.

Ouvrir un album de Gilles Bachelet, c'est l'assurance de rire intelligemment des petits et grands travers de notre société. Sous couvert d'écrire une épopée, il nous parle ici de surconsommation. Le propos est appliqué aux rêves d'enfants mais pas que : on voit traîner dans « l'hypermarquête » (anglicisme francisé) toutes sortes de héros adultes issus de la tradition des contes comme de la fantasy la plus moderne ! Le texte reproduit des annonces commerciales délirantes, tandis que l'image complète, fausse, rajoute du contenu pour un humour corrosif. Tout est léché dans le détail le plus minuscule, et on peut passer de longs moments sur une même page : loup agent de sécurité, épée couteau suisse... La seconde et dernière partie nous fait retomber dans un certain réalisme, satire assumée des promotions et de l'ultra-transformé. 

Une nouvelle pépite, une nouvelle réussite.