Leo Lionni
Leonard Lionni, dit Leo Lionni, est né le 5 mai 1910 à Amsterdam, d'une mère chanteuse d'opéra et d'un père tailleur de diamants. Il partage son enfance entre les Pays-Bas, la Belgique, les Etats-Unis et l'Italie. Très curieux de la nature, il observe et collectionne les animaux, les insectes et toutes sortes d'objets. Grâce à deux oncles amateurs d'art, il entre en contact avec de grandes œuvres qui le marquent (Chagall…) et fait rapidement ses premiers dessins.
Après des études d'économie, il part aux Etats-Unis en 1939 et prend la nationalité américaine. Il est directeur artistique d'une grande agence de publicité de Philadelphie, puis du journal Fortune. Il se lie d'amitié avec Léger, De Kooning, Calder et poursuit lui-même une carrière de peintre.
Ce n'est qu'en 1959 qu'il publie son premier livre pour enfants, Petit-Bleu et Petit-Jaune, écrit pour ses propres petits-enfants et devenu un classique international.
En 1962, Leo Lionni revient en Italie. Il se consacre à la peinture
Leonard Lionni, dit Leo Lionni, est né le 5 mai 1910 à Amsterdam, d'une mère chanteuse d'opéra et d'un père tailleur de diamants. Il partage son enfance entre les Pays-Bas, la Belgique, les Etats-Unis et l'Italie. Très curieux de la nature, il observe et collectionne les animaux, les insectes et toutes sortes d'objets. Grâce à deux oncles amateurs d'art, il entre en contact avec de grandes œuvres qui le marquent (Chagall…) et fait rapidement ses premiers dessins.
Après des études d'économie, il part aux Etats-Unis en 1939 et prend la nationalité américaine. Il est directeur artistique d'une grande agence de publicité de Philadelphie, puis du journal Fortune. Il se lie d'amitié avec Léger, De Kooning, Calder et poursuit lui-même une carrière de peintre.
Ce n'est qu'en 1959 qu'il publie son premier livre pour enfants, Petit-Bleu et Petit-Jaune, écrit pour ses propres petits-enfants et devenu un classique international.
En 1962, Leo Lionni revient en Italie. Il se consacre à la peinture, la sculpture et réalise une Botanique Imaginaire, très bel ouvrage d'art, inédit en France. Il continue à écrire pour les tout-petits, créant « à chaque automne, et en un mois, un album de trente-deux pages ». Une trentaine de livres seront ainsi édités.
Il s'éteint à l'âge de quatre-vingt-neuf ans, le 11 octobre 1999, dans sa propriété de Toscane. Tous ses ouvrages sont publiés en France à l'Ecole des loisirs.
ANALYSE DE L'OEUVRE
Leo Lionni est à la fois auteur et illustrateur. Dans ses albums, il réussit à unir intimement le texte et l'image, qui se complètent sans jamais se gêner. L'exemple le plus achevé de cet art est son premier livre, Petit-Bleu et Petit-Jaune : les illustrations sont totalement abstraites (des ronds de couleurs) mais les enfants, aidés de courtes phrases de texte, n'ont aucun mal à identifier les personnages et l'action.
Lionni utilise la plupart du temps la technique des papiers collés, qui consiste à découper des formes schématiques dans des papiers de couleur et à les coller dans la page afin de constituer une scène. Ce style rudimentaire, presque maladroit, est voulu par Lionni qui en joue en le raffinant au maximum. En effet, les images collées sont toujours découpées ou déchirées artistement, puis disposées avec soin afin de traduire la place du héros dans son monde. Observées de près, elles laissent apparaître des dégradés de couleurs, des chatoiements et des marbrures. Les gros traits de crayon de couleur ou de stylo-feutre qui les accompagnent simulent un style naïf qui séduit les petits.
La nature est omniprésente dans les albums de Lionni. Il met toujours en scène des créatures non-humaines, des petits animaux tels que souris, poissons, grenouilles… dans des décors de galets, de sable, d'eau, de mousse et d'arbres.
Les histoires racontées par l'auteur sont simples, logiquement articulées et bien rythmées. Elles abordent toutes plus ou moins le même problème existentiel : comment vivre en tant qu'individu unique, qui a des désirs propres, dans une communauté, dans la société ? Cette question d'adulte, complexe, est dramatisée de façon à être comprise par les enfants, et elle atteint en fait la forme d'un archétype universel.
Ainsi, dans les histoires de Lionni, on trouve généralement un petit héros a une autre vision du monde que ses camarades. Il se retrouve par conséquent écarté du groupe. Se sentant exclu, il a peur. Mais il s'entête à suivre son opinion et affronte ses angoisses dans un dur chemin initiatique. Une fois son trajet mené à bout, il se rend compte qu'il a finalement acquis une force : il a appris à se connaître et à s'accepter. Alors, il ne reste pas seul, mais revient au contraire dans son groupe pour raconter sa découverte : la générosité et le partage sont sources de bonheur.
Lionni serait-il pour autant un moralisateur, un faiseur de contes gentils ? Plus subtil, il ne pose aucune certitude, écrivant ainsi à la fin d'Une Histoire de caméléon : « On dit que, depuis ce jour-là, ils vécurent très heureux ». Avec malice et humour, mais jamais de manière agressive, Leo Lionni renverse l'ordre préétabli de ses histoires : c'est au fond un poète.
(par Sophie PILAIRE, étudiante en DUT métiers du livre à l'IUT Paris 12/2/2001)