Hans Christian Andersen
Hans Christian Andersen est né le 2 avril 1805 à Odense. Après la mort de son père en 1816 et le remariage de sa mère, il partit seul et presque sans ressources à Copenhague (1819) pour y chercher fortune. Mais ce fut, au départ tout du moins, un échec. En 1822, grâce à l'intérêt d'un directeur de théâtre, Jonas Collin, il obtint une bourse qui lui permit de suivre des études régulières. Son baccalauréat passé, il commença à publier, à partir de 1830. La jeune réputation d'Andersen lui procura, grâce à l'appui de Jonas Collin, une bourse de voyage. En 1833 et 1834, il visite la France et l'Italie. De retour dans son pays, Andersen publie, en 1835, le premier fascicule des Contes racontés aux enfants. Ce recueil connaît un grand succès, il sera suivi d'un autre presque chaque année (par exemple La petite sirène, La petite fille aux allumettes, Poucette, Le vilain petit canard, La reine des neiges). Devenu célèbre, Andersen partagera son temps entre les voyages et les séjours auprès d
Hans Christian Andersen est né le 2 avril 1805 à Odense. Après la mort de son père en 1816 et le remariage de sa mère, il partit seul et presque sans ressources à Copenhague (1819) pour y chercher fortune. Mais ce fut, au départ tout du moins, un échec. En 1822, grâce à l'intérêt d'un directeur de théâtre, Jonas Collin, il obtint une bourse qui lui permit de suivre des études régulières. Son baccalauréat passé, il commença à publier, à partir de 1830. La jeune réputation d'Andersen lui procura, grâce à l'appui de Jonas Collin, une bourse de voyage. En 1833 et 1834, il visite la France et l'Italie. De retour dans son pays, Andersen publie, en 1835, le premier fascicule des Contes racontés aux enfants. Ce recueil connaît un grand succès, il sera suivi d'un autre presque chaque année (par exemple La petite sirène, La petite fille aux allumettes, Poucette, Le vilain petit canard, La reine des neiges). Devenu célèbre, Andersen partagera son temps entre les voyages et les séjours auprès d'amis influents. Il écrit ainsi des récits de voyages (Reflet d'un voyage dans la Harz, (1831), des pièces de théâtre (Amour sur la tour de Saint-Nicolas), des poèmes (Fantaisies et esquisses, 1831), des romans (L'improvisateur, 1835 ; Les deux baronnes, 1848).
Andersen et les contes : L'œuvre essentielle d'Andersen, qui lui valut la célébrité mondiale, est constituée par ses contes. S'inspirant des récits populaires, empruntant ses personnages et ses intrigues à la légende, à l'histoire ou à la vie quotidienne, il écrivit 164 contes, dont les quatre premiers furent publiés en 1835. Destinés aux enfants, ils s'adressent aussi aux adultes par leur imagination poétique et surtout par le sens moral ou philosophique qui se cache derrière l'anecdote.
THEMES RECURRENTS DANS LES CONTES D'ANDERSENLa religion
Les contes d'Andersen sont marqués par la religion, alors même que l'auteur n'était pas très pieux, sauf vers la fin de sa vie. L'importance qu'elle y revêt provient peut-être du fait qu'à l'époque où Andersen écrivait, religion et littérature étaient les deux sujets dominants dans la société danoise.
Dans la presque totalité des contes, on retrouve au moins une référence à la religion : les prières, la messe, la confirmation, des passages de la Bible sont cités, il parle aussi du paradis, des anges, de la mort et bien évidemment de Dieu.
Dieu
Dieu est cité dans un grand nombre de contes. Andersen le représente comme le Tout-Puissant, un être contre lequel on ne peut rien. Dieu décide à la place des personnages, il les guide, et eux lui font totalement confiance.
Ce que racontait la vieille Jeanne (1872) : « Tiens-t'en à toi même et à Notre Seigneur. »
Le camarade de voyage (1835) « Notre-Seigneur me viendra toujours en aide.»
Dans ces contes la volonté de Dieu est la meilleure. Andersen met en scène des personnages, qui sous le coup de la colère, de la tristesse se détournent de Dieu ; ils ne comprennent pas pourquoi Il leur fait vivre une telle épreuve, mais ils vont très vite se rendre compte qu'Il a tout à fait bien agi.
L'enfant dans la tombe (1859): « La volonté de Dieu est toujours la meilleure » dit une mère qui vient de perdre son enfant ;
La vierge des glaces (1861): « Dieu agit au mieux pour nous », dit une jeune fille dont le fiancé vient de mourir.
La Mort
Elle est présente dans la plupart des contes. Mais Andersen ne présente pas la mort comme une occurrence négative ou un état mauvais, néfaste, il nous la décrit comme le prolongement de la vie ; celui qui meurt accède à la vie éternelle. Ainsi La petite ondine (1835) veut devenir humaine pour acquérir une âme éternelle.
Et les disparus nous attendent là-haut pour nous accueillir :
La dernière perle (1854) : « A chaque personne chère qui meurt et nous quitte, nous avons un ami de plus au ciel vers qui vont nos désirs. »
La mort apparaît souvent, de surcroît, comme un soulagement, une délivrance :
La petite fille aux allumettes (1845): « Elles s'envolèrent superbement et joyeusement, haut, très haut et là pas de froid, ni de faim, ni d'inquiétude...Elles étaient chez Dieu. »
Sous le saule (1853) : « Dieu laisse-moi rêver encore. »
Anne-Lisbeth (1859) : « Maintenant je suis dans la maison de Dieu, et là on est sauvé. »
Andersen représente la mort physiquement, il en fait un personnage concret qui n'est pas représenté comme quelqu'un de mauvais.
L'histoire d'une mère (1848) : la mort apparaît sous les traits d'un pauvre vieillard. Elle obéit simplement à Dieu, dont elle n'est qu'un émissaire : « Je ne fais que ce qu'il veut ».
Ole Ferme l'œil (1842) : le frère d'Ole est la Mort, Ole le décrit au petit Hjalmar : « Tu vois il n'a pas du tout l'air aussi méchant que dans les livres d'images, où il n'est qu'un squelette; non c'est de la broderie d'argent qu'il a sur son costume, cela fait un bel uniforme de chasseur; un manteau de velours noir flotte derrière lui : regarde comme il court au galop ! » Hjalmar réplique : « Mais la mort est un charmant Ole Ferme l'œil numéro deux, je n'ai pas peur de lui. »
Si Andersen représente la mort physiquement, Dieu, lui n'est jamais décrit ; il reste cependant quelqu'un de très vivant quoique invisible.
Andersen essaie de démystifier la mort, il en parle énormément en bien, la présentant comme la suite logique et normale de la vie terrestre : dans la lumière de Dieu, elle n'est pas effrayante. Mais peut-être tente-t-il en en parlant beaucoup, en la couchant sur papier, de l'apprivoiser et de se convaincre lui-même.
Confrontation de la raison et du sentiment
Dans l'œuvre d'Andersen, plusieurs personnages doivent faire un choix entre la raison et le sentiment. Andersen, lui, ne tranche pas vraiment : dans certains contes le personnage va choisir la raison, dans d'autres il choisira le sentiment.
Elle n'était bonne à rien (1853) : l'héroïne a renoncé à l'amour et au bonheur par raison, pour respecter les convenances. Andersen montre comment les prétentions et préjugés humains brisent des idylles. Histoire d'une vie gâchée.
La reine des neiges (1844) : ici le sentiment est plus fort que la raison, et c'est lui qui guidera l'héroïne Gerda pour libérer son ami Kay. Gerda n'a jamais renoncé à son amour pour Kay, même si parfois elle semble l'oublier un peu, et malgré les découragements des autres personnages. Gerda pense encore à Kay, lorsque les autres se sont fait une raison de sa disparition ; elle seule va persévérer, et grâce à son amour, sa bonté et son courage elle retrouvera son ami.
Ce thème est également présent dans La petite Ondine : la raison voudrait qu'elle demeure comme elle est, mais ce qu'elle désire par dessus tout, c'est une âme éternelle, elle fera tout pour y parvenir malgré les discours cherchant à la dissuader.
Le sentiment dans les contes d'Andersen l'emporte finalement bien souvent sur la raison.
Les personnages qui triomphent y parviennent car ils sont restés proches de la nature, sincères et purs.
Personnage mal à l'aise dans l'univers dans lequel il vit
Le vilain petit canard (1842) : personnage rejeté par tous à cause de son physique, il en est réduit à partir pour ne plus subir les moqueries et les coups des autres. Il va vivre seul car ceux qu'il rencontre ne l'acceptent pas vraiment. Jusqu'au jour où il va oser aller vers des cygnes : eux ne le chassent pas ; il découvre alors qu'il est lui-même un cygne majestueux.
S'il ne prêche pas pour une société de tolérance, ce conte est cependant optimiste par rapport aux autres abordant le même thème : le vilain petit canard, après bien des malheurs, finit par trouver sa place dans une société à son image, où il va enfin vivre heureux.
Dans les autres contes, c'est l'inverse qui se produit : l'histoire est celle d'un personnage parfaitement intégré dans une société, qui a tout pour être heureux mais qui désire autre chose et va tout faire pour l'obtenir.
La Petite Ondine (1835) : princesse du royaume sous-marin, elle est la plus jolie des six petites sirènes, elle possède la plus jolie voix ; admirée de tous, elle désire cependant une autre vie. Bravant les dangers, et consentant de terribles sacrifices, elle va essayer d'obtenir une âme éternelle à travers un amour humain qui lui sera refusé, et elle mourra.
La Dryade (1868) : heureuse où elle se trouve, elle veut cependant découvrir et parcourir Paris ; elle pourra le faire à condition que son espérance de vie soit réduite à celle d'un éphémère, elle accepte. Elle visite donc Paris intensément et meurt.
Ce sont des contes pessimistes, car ils finissent mal. Cependant les personnages ne se plaignent jamais, ni ne regrettent leur choix ; ils sont allés jusqu'au bout de leur envie, de leur ambition et c'est ce qui est le plus important.
Ces personnages tiennent du narrateur : ils vont droit leur chemin et suivent leur vocation propre.
Jeune homme qui n'a rien pour réussir et à qui la chance va sourire
Le briquet (1835) : un briquet magique permet à un soldat sans argent de devenir riche et de voir ses souhaits réalisés. Il se retrouve roi et épouse une princesse.
Le fils du concierge (1866) : un simple fils de concierge va se voir offrir des études par un comte qui le prend sous son aile ; ainsi il va se faire un nom et une place dans le beau monde.
Hans le balourd (1855) : histoire d'un niais qui va réussir par sa simplicité originale à gagner le cœur d'une princesse.
Là encore les héros ressemblent à leur créateur : partis de peu, ils sont élus par le destin, voués à la chance.
Le jeune homme éconduit
Les contes où l'on trouve ce thème retracent grosso modo la même histoire : deux enfants, un garçon et une fille grandissent ensemble, ils s'aiment comme frère et sœur, s'entendent à merveille, mais un jour ils sont séparés. Quelque temps plus tard ils se retrouvent, le garçon déclare alors son amour à la jeune fille, mais celle-ci décide de faire sa vie avec un autre homme. Le garçon désespéré, fuit, voyage pour oublier.
Sous le saule (1853) : Le héros très épris, déçu par le comportement de son ancienne amie, finit par mourir de froid en rêvant d'elle, sous le saule où ils jouaient si souvent ensemble dans leur enfance.
Ib et la petite Christine (1855) : ici ce n'est pas le héros qui meurt mais l'héroïne. Ayant éconduit Ib, Christine épouse un homme de bonne condition, mais qui ne gère pas son budget ; très vite le couple tombe dans la misère et Christine est abandonnée avec sa fille. Ib la rencontre par hasard alors qu'elle est mourante, elle lui demande de recueillir et d'élever sa fille, il accepte.
Ce que racontait la vieille Jeanne (1872)
Le bonnet de nuit du commis au poivre (1858)
Ces contes ont été inspirés à Andersen par sa propre vie sentimentale : plusieurs fois éconduit, il ne s'est jamais marié.
Sous le saule : dans ce conte le personnage féminin fait carrière dans la chanson. Andersen a lui aussi été amoureux d'une chanteuse, Jenny Lind, qui a repoussé sans ambages sa demande en mariage. Chaque fois qu'Andersen tombait amoureux, la jeune femme lui en préférait un autre ; il ne lui en tenait pas rigueur, et continuait d'entretenir avec elle de bonnes relations.
Une vie
Andersen aime écrire l'histoire d'une vie, que ce soit celle d'un être humain ou légendaire, d'un animal, d'un végétal ou bien encore d'un objet. Il donne vie, langage et sentiments humains aux objets et aux animaux, comme dans le genre traditionnel des fables.
Il décrit soit la vie d'un personnage de sa naissance à sa mort, soit simplement une période de cette vie.
Elle n'était bonne à rien (1853) : dans ce conte, Andersen met en scène une femme d'un certain âge, dont il nous révèle par la suite les conditions de vie qui ont fait d'elle une alcoolique.
Sous le saule (1853) : le début du conte met en scène un garçon et une fille dont l'enfance nous est racontée ; toujours ensemble, ils vont bientôt se trouver séparés, la jeune fille devant déménager. Quelque temps plus tard, lorsqu'ils se retrouvent, le jeune homme déclare son amour, mais son amie le repousse gentiment. Désespéré, il voyage pour oublier ; un jour il la revoit mais elle ne le reconnaît pas. Alors, désemparé, il retourne dans leur village, et sous le saule où ils jouaient enfants, il va se laisser mourir de froid.
La vierge des glaces (1863) : Andersen narre l'histoire de Rudy ; on y suit toutes ses aventures depuis sa petite enfance jusqu'à sa mort.
Le goulot de la bouteille (1858) : ici sont retracées toutes les aventures et les heures fortes de la vie d'une bouteille.
La fille du roi de la vase, Le perce-neige, Les souliers rouges, Le lin, Poucette...).
Si Andersen a du goût pour la description des existences, il aime également comparer les destins :
Laquelle fut la plus heureuse ? (1871) : le conte décrit un rosier dont l'auteur s'interroge sur le bonheur de chaque fleur ; comparant leurs vies, il cherche à savoir laquelle a eu l'existence la plus heureuse.
Les cinq d'une cosse de pois (1853) : Andersen compare ici l'existence de cinq petits pois d'une même cosse, qui vont connaître des destins bien différents.
Les lumières (1871) : la chandelle envie la bougie qui est toujours placée dans de l'argent, côtoie le beau monde, dont elle partage le bonheur et les joies, alors qu'elle-même reste confinée à la cuisine. Comble de l'ironie, un jour elle est offerte à une famille pauvre... mais elle va vite s'apercevoir que le bonheur se trouve parfois où l'on ne pense pas le découvrir.
Importance des femmes
Dans les contes d'Andersen, les femmes tiennent une place prépondérante. Certains sont presque dépourvus de personnages masculins.
La Petite Ondine (1835) : les hommes sont pour ainsi dire absents de ce conte, même le prince qui devrait être un personnage important n'a pas d'existence autonome.
La Reine des neiges (1844) : les personnages principaux de cette histoire sont deux enfants, Kay et Gerda. En fait Andersen met vite de côté le garçon : Kay va être enlevé par la Reine des neiges et Gerda va partir à sa recherche. Lors de cette quête, elle rencontrera essentiellement des personnages féminins ou femelles (une sorcière, une corneille, une petite fille de brigand, une finnoise et une lapone) ; les quelques personnages masculins ou mâles (le renne, l'autre corneille, le prince) qui émaillent le conte n'ont pas la même importance. De plus, ici comme dans La Petite Ondine, l'héroïne sauve le héros, Andersen inversant les rôles convenus.
Les femmes jouent souvent un rôle masculin : elles ont du pouvoir, sont fortes (la Reine des neiges et la Vierge des glaces), portent secours aux hommes.
Enormément de contes sont consacrés aux femmes : La petite fille aux allumettes (1845), L'histoire d'une mère (1848), Elle n'était bonne à rien (1853), La juive (1856), La petite fille qui marcha sur le pain (1859, Anne-Lisbeth (1859).
A l'intérieur de ce thème, on retrouve celui de la femme qui ne peut être mère.
Poucette (1836) et La fille du roi de la vase (1858) : dans ces contes, deux femmes stériles se retrouvent pourvues d'enfants un peu particuliers : Poucette est minuscule, et la fille du roi de la vase, belle au caractère exécrable le jour, devient la nuit un vilain crapaud très gentil. Mais les mères ne garderont pas ces enfants tombés du ciel : Poucette sera enlevée par une grenouille, et la fille du roi de la vase repartira avec sa mère naturelle. Notons encore ici qu'Andersen a donné à ces femmes des enfants de sexe féminin.
Esthétisme
Andersen est sensible dans ses contes à la beauté, beauté des personnages, des choses, de la nature. Et il sait la rendre.
Son sens de l'observation très développé nous vaut dans ses récits des descriptions fines et précises.
Et les nombreux voyages du conteur lui permettent de planter des décors riches et variés.
La nature, à laquelle Andersen voue respect et amour, est décrite de façon poétique, enflée parfois d'un brin de lyrisme romantique qui fait apparaître des images évocatrices ; ainsi La vierge des glaces commence par une description de la Suisse : « Visitons la Suisse, voyons un peu ce superbe pays de montagnes, où les forêts poussent jusqu'en haut des rocs escarpés ; montons sur les champs de neige éblouissante, et redescendons dans les prairies vertes où fleuves et ruisseaux courent en grondant...Au dessus d'eux, les nuages sont souvent accrochés comme d'épais et lourds rideaux de fumée aux cimes des montagnes, tandis qu'au dessous dans la vallée, où sont disséminées tant de maisons de bois brun, un rayon de soleil luit encore et accuse un espace de splendide verdure qui semble transparent. »
Andersen nous dresse également de jolis portraits de personnages, dans la tradition poétique du conte :
La petite Ondine : « Mais la plus jeune était la plus belle de toutes, la peau fine et transparente tel un pétale de rose blanche, les yeux aussi bleus que l'océan le plus profond. »
Andersen met par ailleurs en scène assez souvent des artistes (peintres, sculpteurs, poètes), dont le beau est par définition la spécialité.
Cependant dans Charmant, Hans Christian Andersen insiste sur le fait que le beau est important mais pas primordial : c'est l'histoire d'un sculpteur qui épouse une jeune fille très belle avec laquelle il ne tarde pas à s'ennuyer, et qui va être séduit en revanche par une amie de sa femme, sans beauté mais pleine d'esprit.
L'objet qui change la vie
Les objets magiques, dans les contes d'Andersen comme dans la plupart des autres, changent certes la vie, mais pas toujours dans le bon sens : certains deviennent vite des gâche-vie...
Le briquet (1835) : Ici, tout va bien : un soldat va devenir riche et puissant grâce à un briquet magique.
La malle volante (1839) : un homme se voit offrir une malle par son ami, comme il n'a rien à mettre dedans il s'y met lui-même, la malle l'emmène en Turquie. Grâce à cette malle il va pouvoir se rendre chez la princesse, tenue à l'écart par son père dans une tour, il va donc passer pour un magicien et obtenir la main de la princesse. Mais un jour avant le mariage, le coffre brûle et voilà notre héros dans l'incapacité d'aller rejoindre sa fiancée.
Les souliers rouges (1845) : une petite fille très fière de ses nouveaux souliers rouges décide de les porter toujours, même à l'église où ce n'est pas convenable. Elle ne va plus pouvoir les ôter, jamais ils ne lui laisseront de répit, elle devra marcher, courir, danser, jusqu'au jour où, exténuée, elle va aller voir le bourreau pour qu'il lui coupe les pieds.
Les galoches du bonheur (1838) : quiconque porte ces galoches se trouve à l'endroit et à l'époque où il voudrait être. Ces galoches vont entraîner les personnes dans des situations étranges.
Ces objets sont les principaux acteurs du conte, c'est grâce à eux que les personnages vivent des aventures incroyables, bonnes ou mauvaises.
Le merveilleux, le fantastique et le folklore
Comme dans tous les contes, le merveilleux est très présent dans les récits d'Andersen, notamment celui qui appartient au folklore danois.
Il parle souvent des nixes (petits lutins attachés à chaque maison), des trolls, des fées, des sorcières, des gargouilles, des elfes, des ondins, des dryades.
Les malédictions sont aussi le point de départ de plusieurs contes :
Les cygnes sauvages (1838)
La fille du roi de la vase (1858)
Les souliers rouges (1845)
Hans Christian Andersen s'est beaucoup inspiré du folklore des pays nordiques, des croyances, des légendes. Ainsi on retrouve plusieurs fois le thème des cigognes qui apportent les bébés : Les cigognes (1839), Pieter, Peter, Pier (1867), La fille du roi de la vase (1858).
A travers des légendes nationales, comme Ogier le Danois (1845), ou des histoires réelles de personnages historiques (le vent raconte l'histoire de Valdemar Daae et de ses filles (1859)), le merveilleux et le fantastique s'expriment, notamment dans les premiers contes. Par la suite, les puissances mystérieuses vont avoir tendance à s'effacer.
La première différence réside dans le fait que les frères Jacob et Wilhelm Grimm et Perrault ont recueilli et transcrit des récits populaires circulant de bouche à oreille.
Ces contes ont d'ailleurs inévitablement été modifiés : Charles Perrault a rationalisé les naïves créations de la fantaisie populaire et y a ajouté son commentaire, les frères Grimm eux, y ont mis une griffe littéraire très particulière : ils les ont stylisés et interprétés.
Andersen quant à lui se contente d'emprunter des idées aux contes populaires, ils lui fournissent un point de départ à partir duquel son imagination va se mettre en marche.
La seconde différence est que Charles Perrault et les frères Jacob et Wilhelm Grimm cherchent à faire passer un message. Pour eux le conte doit être moralisateur, il se termine d'ailleurs clairement chez Perrault par une, voire deux, « moralités ». Ils ont souvent modifié le texte initial qu'ils jugeaient cruel et immoral.
Andersen lui, ne cherche en aucun cas à être moralisateur, certes ses contes véhiculent un message, mais celui-ci est flou, voilé.
Cela vient peut-être du fait que chez Andersen il n'y a pas d'opposition bien/mal, alors que celle-ci est présente dans tous les contes de Charles Perrault et Grimm.
Andersen ne met pas en scène de mauvais personnages, il n'y a pas vraiment de méchants, il y a des bons et des moins bons : « Connais les hommes, même dans les méchants réside une partie de Dieu, une partie qui vaincra et qui éteindra le feu de l'enfer », dit la morte dans Une histoire. Contrairement aux ouvrages de Grimm et de Charles Perrault où les méchants sont vraiment méchants et réellement punis (Barbe-bleue, la sorcière de Blanche-Neige meurent), les « moins bons » d'Andersen sont simplement oubliés.
« Ma vie est un joli conte, marqué par la chance et le succès. » H.C. Andersen, Le conte de ma vie (1855).
Andersen, qui pensait devenir chanteur ou danseur et se produire sur une scène devant un public, était convaincu dès l'adolescence qu'il serait un jour célèbre.
En fait, si ses premiers ouvrages lui ont apporté déjà une jolie notoriété, ce sont véritablement ses contes qui l'ont popularisé. Lorsqu'il n'était pas directement confronté au public, il se faisait un plaisir de lire ou de raconter ses récits devant des assemblées d'amis et connaissances.
Malgré un certain nombre d'échecs, Hans Christian ne s'est jamais découragé, et sa persévérance, jointe à son talent, a donné l'œuvre que nous connaissons.
Les Contes, traduits en 80 langues, sont assez magiques pour fasciner presque tous les publics de la planète. Ils font naître des résonances à tous les âges de la vie, et petits et grands s'y retrouvent.
Aujourd'hui, plus d'un siècle après sa mort, Hans Christian Andersen reste, à travers cette partie la plus heureuse et la plus riche de son œuvre, l'un des auteurs les plus lus du monde entier.