Nadine Soubrouillard
Nadine Soubrouillard est née en 1961 à Metz. Depuis les années 1980, elle vit à Strasbourg où elle a obtenu le diplôme national supérieur des Art Appliqués de l'école des Arts Décoratifs. Au cours de ses études, elle a travaillé en tant que présentatrice-animatrice à Radio France Alsace.
Sa carrière d'illustratrice débute en 1987. Elle dessine pour le magazine Mikado chez Milan presse et pour la publicité. Un an plus tard, elle se lance dans l'édition jeunesse, un secteur qui est alors en pleine recherche de jeunes talents. Elle signe successivement avec Casterman, Fleurus, Bordas, Hatier, Rouge et Or, Nathan, le Seuil, les éditions du Signe sans pour autant abandonner la presse (Fleurus, Bayard, Hachette, Milan).
En règle générale, l'éditeur lui propose des textes, discute avec elle du découpage, de la maquette et du style, avant qu'elle ne passe à la réalisation. Le travail avec les auteurs est plus rare, c'est arrivé deux fois. À raison d'une journée par illustration, le travail
Nadine Soubrouillard est née en 1961 à Metz. Depuis les années 1980, elle vit à Strasbourg où elle a obtenu le diplôme national supérieur des Art Appliqués de l'école des Arts Décoratifs. Au cours de ses études, elle a travaillé en tant que présentatrice-animatrice à Radio France Alsace.
Sa carrière d'illustratrice débute en 1987. Elle dessine pour le magazine Mikado chez Milan presse et pour la publicité. Un an plus tard, elle se lance dans l'édition jeunesse, un secteur qui est alors en pleine recherche de jeunes talents. Elle signe successivement avec Casterman, Fleurus, Bordas, Hatier, Rouge et Or, Nathan, le Seuil, les éditions du Signe sans pour autant abandonner la presse (Fleurus, Bayard, Hachette, Milan).
En règle générale, l'éditeur lui propose des textes, discute avec elle du découpage, de la maquette et du style, avant qu'elle ne passe à la réalisation. Le travail avec les auteurs est plus rare, c'est arrivé deux fois. À raison d'une journée par illustration, le travail est long, prenant et intellectuellement exigeant. " En illustration, explique-t-elle, je recherche la maîtrise, c'est à dire l'académisme, et en même temps la libération de la maîtrise, soit la maladresse, la tendresse, la légèreté, en somme la vie. " Pendant onze années, elle passe ses journées, penchée sur sa table à dessin, en compagnie de ses Rothring, roller pen, pinceaux, papiers Vinci et autres papiers pelures. Petit à petit, le plaisir s'estompe face à un rythme trop soutenu, le goût de l'illustration sur des textes trop souvent "oubliables" s'affadit.
En 1998, la nécessité de prendre un temps de respiration s'impose et Nadine suspend progressivement son activité d'illustratrice, quitte à prendre des risques et à perdre une bonne partie de son revenu. Depuis longtemps, elle écrit " des petits bouts de textes, par-ci par-là toute une mythologie d'auteur qui commençait à mettre en place ma parole ". Ces " petits bouts " réclament à leur tour du temps, de l'attention et Nadine décide de se donner un premier défi. À partir de l'an 1999, Soub Édition lance une collection au nom inspiré : Les Introuvables. D'abord tirés à 10 puis 30 exemplaires, ces textes d'auteurs contemporains, dont Nadine Soubrouillard, sont édités artisanalement. Elle les met en pages, les imprime, les massicote et les coud elle-même. Ces exemplaires dits " confidentiels " sont achetés par des collectionneurs et des amateurs lors de lectures publiques ou par souscription.
Quitte à diversifier ses outils et à agiter ses dix doigts, elle pose à côté de son ordinateur un établi sur lequel trônent une scie sauteuse, une perceuse, une mer de fils électriques et des douilles de toutes les formes. Soub Lampes est né dans le même élan que l'édition, d'un fourmillement intellectuel autant que manuel et d'un besoin vital de diversifier sa production. Au fil des ans, elle crée six séries de lampes originales qui sont vendues dans des ateliers, des expositions, des magasins. Certains de ses prototypes ont été réédités trente fois.
Reste enfin la dernière facette de " Soub ", celle qui sans doute lui permet de sortir de l'isolement où l'a longtemps enfermée l'activité d'illustratrice : Soub Organisation. Nadine ouvre en effet son atelier-maison pour y organiser des rencontres publiques d'auteurs et d'artistes. Le prochain atelier-rencontre est prévu pour mai 2005. Au programme : " Vision d'un champ de rêves ". Une quinzaine de participants (écrivains, vidéastes, musiciens, comédiens, clowns,…), professionnels ou non ont répondu à son appel. Le plus ancien a 92 ans, il s'agit d'Henry Bauchau, psychothérapeute et écrivain de renom. La plus jeune des " artistes " a cinq ans et tient à rester anonyme. Pendant deux week-end, le public est invité à entrer librement, à circuler entre l'imprimante, l'établi, les deux chats et la cage à oiseaux, à picorer, à écouter, à se laisser imprégner.
"L'atelier est comme un champ, je suis la paysanne, explique Nadine. Je soigne la terre et parfois elle me le rend, quelque chose pousse. " Depuis peu, elle a décidé de reprendre l'illustration, sans pour autant renoncer à cette possibilité du choix qu'elle s'est donnée. Un livre, une lampe, une lecture publique, un atelier : chaque saison, elle détermine un pôle d'activités et s'y consacre avec ténacité, prenant le soin de nourrir chaque projet et de l'arroser avec tout son enthousiasme, en bonne paysanne qu'elle est…
Anne-Claire Chevalier (étudiante en DUT métiers du livre à l’IUT Paris) 15/04/2005