S. Corinna Bille
Fille d'Edmond Bille et de Catherine Tapparel, paysanne de Corin (comm. Montana). En 1947, elle épouse Maurice Chappaz, dont elle eut trois enfants. Jeunesse à Sierre (au Paradou), vacances à Chandolin et au Rotzberg, qui marqueront son œuvre. L'été 1928, à la suite de la lecture de Manhattan Transfer de Dos Passos, elle décide de vouer sa vie à l'écriture. Diplôme de commerce à Sierre (1930) et année à Zurich. Après un séjour à Paris (1934-1936) et l'échec de son premier mariage, elle regagne définitivement le Valais et publie Printemps (1939, poèmes) et son premier chef-d'œuvre romanesque Théoda (1944), suivi du Sabot de Vénus (1952) et de recueils de nouvelles, Douleurs paysannes (1953), L'enfant aveugle (1954), Entre hiver et printemps (1967). Ces écrits, empreints de réalisme, restituent l'âpreté de la vie montagnarde, la terre sombre et ses secrets, les parfums de la végétation, les passions sourdes, les silences des femmes en noir. Deux œuvres charnières : La fraise noire (1968)
Fille d'Edmond Bille et de Catherine Tapparel, paysanne de Corin (comm. Montana). En 1947, elle épouse Maurice Chappaz, dont elle eut trois enfants. Jeunesse à Sierre (au Paradou), vacances à Chandolin et au Rotzberg, qui marqueront son œuvre. L'été 1928, à la suite de la lecture de Manhattan Transfer de Dos Passos, elle décide de vouer sa vie à l'écriture. Diplôme de commerce à Sierre (1930) et année à Zurich. Après un séjour à Paris (1934-1936) et l'échec de son premier mariage, elle regagne définitivement le Valais et publie Printemps (1939, poèmes) et son premier chef-d'œuvre romanesque Théoda (1944), suivi du Sabot de Vénus (1952) et de recueils de nouvelles, Douleurs paysannes (1953), L'enfant aveugle (1954), Entre hiver et printemps (1967). Ces écrits, empreints de réalisme, restituent l'âpreté de la vie montagnarde, la terre sombre et ses secrets, les parfums de la végétation, les passions sourdes, les silences des femmes en noir. Deux œuvres charnières : La fraise noire (1968), grand succès, et Juliette éternelle (1971), préfacée par Pierre Jean Jouve, ouvrent la voie vers une création où le fantastique prend de plus en plus d'ampleur. Avec Cent petites histoires cruelles (1973), elle aborde un genre nouveau, proche du poème en prose. La demoiselle sauvage (1974, bourse Goncourt de la nouvelle) consacre son talent à l'étranger. L'écriture l'emporte, toujours plus impérieuse, plus féconde, avec un emploi du rêve, systématique dès 1973, livrant une thématique de l'errance, un érotisme candide, la confusion entre les règnes végétal et animal et la quête de l'unité paradisiaque, non sans cruauté ni humour, dans Le salon ovale (1976), Cent petites histoires d'amour (1978), Deux passions (1979). La maladie, la mort, au lendemain d'un voyage avec le Transsibérien, interrompent brusquement une œuvre dont le langage transparent, le fantastique et un « sens du tragique souterrain » (Jouve) constituent l'originalité. Parmi les œuvres posthumes, Le vrai conte de ma vie (1992) réunit des centaines de billets et fragments de sa main.
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