Jay Bennett
I-)Présentation de Jay Bennett
II-)Présentation de L’Impasse du Crime
L’histoire
Les personnages
III-)Roman Policier et enquête
a) le roman policier
b) l’enquête
IV-) Enquête et Suspense : une comparaison entre L’Impasse du Crime et Emile et les détectives (E.Kästner)
a) les images
b) l’histoire
I-) Présentation de Jay Bennett
Selon la biographie du livre édité par Rageot, Jay Bennett est l’un des auteurs de romans policiers les plus connus aux Etats-Unis ; cependant, il apparaît comme quasi-inconnu aux yeux des français.
Il a obtenu à deux reprises l ’« Edgar Award » (« The Mystery Writers of America’s prestigious Edgar Allan Poe Award »), récompensant le meilleur roman policier de l’année. En 1986, il a reçu une autre récompense pour son livre «the skeleton man ».
C’est l’auteur de plusieurs nouvelles à suspense pour pré-adolescents (9-12 ans), ainsi que pour adultes, et de scripts télévisés.
Chaque nouveau livre qu’il a écrit est un plaisir renouvelé pour les
I-)Présentation de Jay Bennett
II-)Présentation de L’Impasse du Crime
L’histoire
Les personnages
III-)Roman Policier et enquête
a) le roman policier
b) l’enquête
IV-) Enquête et Suspense : une comparaison entre L’Impasse du Crime et Emile et les détectives (E.Kästner)
a) les images
b) l’histoire
I-) Présentation de Jay Bennett
Selon la biographie du livre édité par Rageot, Jay Bennett est l’un des auteurs de romans policiers les plus connus aux Etats-Unis ; cependant, il apparaît comme quasi-inconnu aux yeux des français.
Il a obtenu à deux reprises l ’« Edgar Award » (« The Mystery Writers of America’s prestigious Edgar Allan Poe Award »), récompensant le meilleur roman policier de l’année. En 1986, il a reçu une autre récompense pour son livre «the skeleton man ».
C’est l’auteur de plusieurs nouvelles à suspense pour pré-adolescents (9-12 ans), ainsi que pour adultes, et de scripts télévisés.
Chaque nouveau livre qu’il a écrit est un plaisir renouvelé pour les amateurs de «thrillers ».
Il vit actuellement aux Etats-Unis, dans le New Jersey, à Cherry Hill, avec sa femme et ses deux enfants – ce qui peut peut-être expliquer son goût pour la littérature de jeunesse -
II-)Présentation de l’Impasse du Crime
Matt Garth (le héros) est témoin d’un meurtre, qui a lieu dans l’impasse derrière le cinéma où il travaille. Menacé de mort par le tueur (Joe Rudd), Matt ne peut en parler. Mais comme ce meurtre le travaille énormément, il passe un coup de téléphone anonyme à la police, afin de les prévenir qu’un corps se trouve dans l’impasse. Mais Andersen (le détective) se doute que Matt était là au moment du crime, et essaie par tous les moyens de le faire témoigner.
Matt, terriblement bouleversé par ce qu’il vient de vivre, assiste à l’enterrement de la victime (Arthur Leonard), où il aperçoit Julie, la sœur d’Arthur. Quelques jours plus tard, à la bibliothèque, il revoit Julie, et ne peut s’empêcher de lui parler de son frère.
Une idylle commence entre les deux jeunes.
Lors d’une séance de cinéma, Matt tombe sur Joe Rudd ; ce dernier lui apprend pourquoi il a dû tuer Arthur : il ne remboursait pas ses dettes de jeux. Puis, Joe Rudd lui annonce que le chef du gang (Carson), veut le rencontrer. Carson se prend d’affection pour Matt, qui lui fait penser à son fils disparu quelques années auparavant ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Matt a été épargné. Il l’avertit qu’Andersen se sert de Julie afin d’obtenir des renseignements sur ce qu’il a vu lors du crime, et donc que leur rencontre à la bibliothèque n’était pas fortuite.
Matt se décide alors à tout dire à Andersen, et à faire arrêter les coupables. Mais il veut agir à sa façon, et piéger lui-même Carson et Joe Rudd.
Par conséquent, il rencontre Carson dans sa voiture, et accepte l’offre que celui-ci lui a faite : financer ses études. Mais Joe Rudd apparaît,
et veut se débarrasser de Carson et de Matt. Il ne réussit pas, puisque Carson s’empare de son revolver, et le tue. Carson veut finalement tuer Matt, car il est à présent témoin du meurtre de Joe Rudd. Heureusement, Andersen arrive à temps et tire sur Carson qui meurt sur le coup.
L’histoire se termine dans un théâtre, où Andersen, Matt et Julie vont voir Hamlet de Shakespeare.
Il y a peu de personnages présents, contrairement aux romans policiers pour adultes souvent compliqués à cause du nombre d’actants. Nous allons étudier de plus près les personnages principaux.
Le héros de l’histoire s’appelle Matt Garth. C’est un étudiant de deuxième année en médecine, qui travaille à la fois dans un cinéma en tant qu’ouvreur, et dans la bibliothèque de son université, afin de financer ses études. Il a dix-huit ans et demi, et habite encore chez ses parents, Emily et Ralph.
Son passé est déjà lourd d’émotions, car, lors d’un match de football américain, il a tué un joueur en le plaquant à terre. Ce passé va donc resurgir en lui lors du meurtre qui aura lieu dans l’impasse.
Il est considéré comme détective par Andersen : « Tu cesses sur-le-champ de jouer au détective. »
Nous n’avons pas de description physique dans le roman ; néanmoins, sur la page de couverture, on peut voir le portrait qu’en a fait Christian Maucler. Il apparaît comme très effrayé, très inquiet.
Joe Rudd, le tueur, n’est en fait qu’un «exécuteur ».
Son physique est décrit de manière à faire frémir le lecteur : ses yeux semblent morts, ils sont pourtant parfois brillants, il a les traits marqués et durs, le visage pâle et hagard, un masque dur, sans expression.
Sur la page de couverture, il apparaît près de vapeurs d’égouts, en imperméable noir et chapeau noir. C’est donc un homme très sombre, qui fait peur.
Daniel Carson, le chef du gang, travaille en fait comme promoteur immobilier, dans l’Empire State Building. Il est le numéro un de la mafia, mais, contrairement aux autres gangsters, il s’est fait une culture, et ne tue pas juste pour le plaisir de tuer. Il a fait tuer Arthur Leonard «pour que les autres comprennent qu’il faut payer ».
Sa voix est amicale, posée, il a un visage carré, des traits réguliers, un menton volontaire, mais aussi des yeux froids, furieux, et foncés, un regard impassible et cruel après avoir tué. C’est donc un personnage assez ambigu.
Arthur Leonard, la victime, était vendeur dans un magasin de confection. Son existence était paisible et ordonnée ; c’était un homme généreux, mais faible et rempli de bonnes intentions.
Juste avant le crime, sa voix était angoissée, désespérée. Après avoir été tué, il a un «visage sans vie », des yeux dénués de toute expression.
Sur la page de couverture, il est adossé à un mur, la tête sur le côté : il vient juste de se faire tuer.
Julie Leonard, la sœur d’Arthur Leonard, a environ 17 ans. Elle entre en terminale, et travaille dans un magasin de vêtements pour dames pendant les vacances. Elle a perdu son père quand elle avait 14 ans, ce qui rend sa situation encore plus triste.
Sa description la met en valeur : les cheveux longs et blonds ; le visage fin et agréable ; des yeux immenses et bleus ; pas grande, frêle ; une voix grave et pénétrante.
Elle était au courant que son frère empruntait de l’argent pour payer ses dettes aux jeux.
Enfin Andersen, le détective, n’est pas décrit.
III-) Roman policier et Enquête
a) le roman policier
Ce genre romanesque est apparu au 19ème siècle. Il met en scène un détective ou un policier chargé d'élucider une affaire criminelle.
Dans les romans policiers traditionnels ou «romans à énigme», l'intrigue débute par un meurtre. Elle se développe ensuite selon une chronologie inversée, puisqu'il s'agit pour l'enquêteur de retrouver ce qui s'est produit avant le crime sur lequel s'ouvre l'ouvrage.
Le roman policier est donc essentiellement bâti sur l'observation et le raisonnement logique ; pour le lecteur, le plaisir procuré par ce type d'ouvrages est celui d'un jeu, d'un exercice de réflexion et de déduction, où il s'identifie au héros tout en se mesurant à lui.
L'auteur multiplie les obstacles matériels et les pièges logiques tout au long de l'enquête : plusieurs suspects, de nouveaux meurtres, des diversions et, souvent, des menaces contre l'enquêteur lui-même construisent un récit extrêmement complexe mais toujours cohérent.
L'identification du lecteur au personnage du détective ou du policier chargé de l'enquête est renforcée lorsque ce dernier se confond avec le narrateur lui-même (récit à la première personne) ; mais, même dans le cas d'un récit à la troisième personne, l'enquêteur reste le personnage auquel le lecteur peut s'identifier.
Le roman policier contemporain a marqué une nette évolution par rapport au roman policier traditionnel dans le domaine de la caractérisation des personnages : tandis que l'enquêteur était habituellement un professionnel et un être d'exception, l'enquêteur des récits plus récents est un personnage ordinaire, plus proche du lecteur. Non seulement il n'est plus policier ni détective, mais c'est malgré lui qu'il se retrouve mêlé à un meurtre ou à une quelconque autre affaire policière : s'il se transforme en enquêteur, c'est par nécessité — par amour, par intérêt ou pour «sauver sa peau», par exemple.
Les premiers romans policiers sont nés bien avant que le genre ne se constitue comme tel et ne reçoive cette appellation : l'expression de «roman policier» apparut en France dans le courant des années 1890.
Ce n'est pas un hasard si le roman policier est né au 19ème siècle, à une époque où les grandes villes, par leur expansion, devenaient de plus en plus dangereuses, où les valeurs traditionnelles étaient remises en cause et où des polices organisées se développaient en Europe.
Les premiers romanciers à traiter de thèmes policiers furent E. T. A. Hoffmann et Feuerbach, mais c'est Edgar Allan Poe, qui créa le roman policier en 1841, en donnant vie au premier détective de fiction, C. Auguste Dupin, dans une nouvelle, «Double Assassinat dans la rue Morgue», publiée par le Graham's Magazine.
En ce qui concerne la littérature de jeunesse, Emile et les détectives, dont nous parlerons plus tard, a été l’un des premiers romans policiers pour enfant ; il a été publié en 1929 par Erich Kästner, et met en scène une bande d’enfants de 10 à 14 ans. C’est à la fois un récit d’enquête et un récit d’éducation, de réflexion sur un certain nombre de données sociales (la justice, le respect d’autrui…).
L’Impasse du crime, quant à lui, devrait être considéré comme récit criminel à suspense plutôt que roman policier - puisqu’il n’y a pas d’enquête avec des policiers -.
b) l’enquête
C’est l’ensemble des mesures d’investigation en vue d’apporter des éléments utiles à la recherche de la vérité ; dans le cadre de la procédure pénale, c’est l’ensemble des actes effectués par la police judiciaire, et qui consiste dans la constatation des faits, le rassemblement de preuves et la recherche du coupable.
Les détectives, officiels ou amateurs, vont tenter d’identifier l’assassin en partant d’indices à première vue insignifiants. (Sherlock Holmes rassemblait des mégots, des cheveux, des poussières…). Ils vont se borner à poser des questions, à observer, à rassembler des faits. Ils seront alors capables de donner une explication complète du crime, dévoiler le «comment » et le «pourquoi », et découvrir le coupable. L'intérêt de l'enquête policière — interrogatoire de suspects et recherche minutieuse d'indices — porte sur le mobile, les circonstances et l'arme du crime : le détective parvient à la solution en éliminant les uns après les autres les suspects qui ne lui permettent pas de vérifier ses hypothèses.
IV-) Enquête et suspense dans l’impasse du crime : une comparaison avec Emile et les détectives, de E. Kästner.
a) les images
Si l’on compare les images que l’on trouve dans l’Impasse du crime à celles d’Emile et les détectives, on aperçoit très vite une différence majeure : il n’y a en a qu’une seule dans le premier – il s’agit de la page de couverture - alors que quelques petits dessins sont glissés ça et là dans le second.
La deuxième différence est celle de la signification implicite des pages de couverture.
En effet, quand on regarde celle de l’Impasse du crime, un sentiment d’angoisse, de peur envahit le lecteur. Les couleurs sont sombres, avec une utilisation massive des tons gris et noirs. De la vapeur sort d’une bouche d’égouts, auprès de laquelle se trouve celui que l’on suppose être le tueur, tout en noir. Par terre gît un homme, adossé à un mur d’immeuble apparemment délabré – les vitres sont cassées -. Le jeune homme au premier plan paraît lui-même angoissé, inquiet, apeuré. Enfin, le temps est aussi gris que l’image, puisqu’il pleut…
Bref, le lecteur sait exactement à quoi il doit s’attendre ; le suspense est lancé : un crime a été commis et un témoin a vu ce qui s’est passé.
La page de couverture d’Emile et les détectives est vraiment différente. Les couleurs sont très gaies – rouge, jaune, vert, bleu – et le dessinateur n’a quasiment pas utilisé de noir. On y aperçoit le petit Emile – en orange – qui salue, ainsi que plein d’autres enfants qui le suivent. Certains d’entre eux lèvent les bras pour manifester leur joie. Ils ont presque tous le sourire. On ne peut donc pas savoir ce qui va réellement se passer dans l’histoire, d’après cette image : Emile va-t-il se faire plein d’amis ? Apparemment, le titre n’indique pas cela.
Le lecteur est ménagé, le suspense n’est pas encore en lui, et il faudra qu’il lise plusieurs pages encore avant de le trouver !
Cette comparaison entre ces deux pages de couverture nous amène à un problème que nous retrouverons dans d’autres études : celui du ciblage. En effet, on peut se demander si l’Impasse du crime n’est pas un peu trop violent pour des pré-adolescents – 8/13 ans – puisqu’il pourrait être comparé à un «mini» roman policier pour adultes, avec toute la violence que ce dernier implique.
b) l’histoire
Le suspense
Dans l’Impasse du Crime, il s’agit pour Matt d’arriver à dénoncer le tueur. Mais il a beaucoup de mal, car il a été menacé de mort par ce dernier. On parle donc de meurtre dans ce roman, et non de vol, comme c’est le cas dans Emile et les détectives.
Les thèmes – crime et vol – jouent un rôle important dans le suspense : le lecteur éprouvera beaucoup plus de crainte à lire L’Impasse (…), plutôt qu’Emile (…) et le suspense sera d’autant plus grand que la crainte est grande !
De plus, le thème de l’amour est abordé dans L’Impasse (…), avec l’idylle que vont vivre Matt et Julie. Cela correspondrait plus à un roman pour adulte, où l’on retrouve fréquemment une histoire d’amour mêlée à une enquête. Dans Emile (…), on trouve le thème de l’amitié, beaucoup plus courant dans les littératures pour la jeunesse. Cela nous amène encore une fois à supposer que le ciblage va être difficile : est-ce vraiment un roman pour les pré-adolescents ?
L’amorçage du roman est très long dans Emile (…), puisque E.Kästner nous fait tout d’abord une présentation des personnages – dessins à l’appui – qui ne nous fait pas du tout penser que nous aurons affaire plus loin à une histoire policière…Il faudra attendre cinq chapitres – sur 18 - pour que savoir enfin ce qui arrive à Emile : il se fait voler son argent dans le train pour Berlin, pendant son sommeil ! Le suspense démarre enfin, et le lecteur attend donc de voir comment le héros va s’en sortir pour faire arrêter «son » voleur.
En ce qui concerne L’Impasse (…), l’amorçage est beaucoup plus rapide, et le vocabulaire y est pour beaucoup :
p5 (chap.1) : « Dès que l’homme entra, il remarqua son air hagard et traqué. Même dans la pénombre de la salle de cinéma, son angoisse était perceptible. (…) Ses yeux semblaient morts, complètement morts(…) ».
Bref, le lecteur est vite mis dans l’ambiance, puisque l’auteur appuie bien sur les aspects psychologiques des personnages : la crainte, l’angoisse, la peur, la frayeur, la terreur, la douleur…
On pourra remarquer enfin la présence d’un vocabulaire assez populaire, voire argotique et familier, ainsi que de nombreuses répétitions qui ne font que maintenir la pression du lecteur.
p49 : « Continue à regarder le film, morveux. »
p72 : « Tu essaies de me blouser ? »
p141 : « Il y a des traîtres et des salauds partout, hein Matt ? »
Ce vocabulaire nous amène encore une fois à penser que le livre ne convient pas réellement aux 9/13 ans ; toutefois, peut-être est-ce une façon pour l’auteur d’intéresser les enfants à une littérature plus souple au niveau du style d’écriture…
L’enquête
L’Impasse du crime met en scène un jeune étudiant, alors qu’Emile et les détectives met en scène des enfants de l’âge du lecteur. Il est donc certainement plus facile, pour le lecteur, de se mettre à la place d’Emile que de Matt.
Le but de Matt, dans L’Impasse (…) est de faire arrêter Carson et son gang pour meurtres. Pour cela, deux personnes vont l’aider : le détective (Andersen), et Julie. En fait, personne ne mène réellement d’enquête : Matt a vu le tueur, et ce dernier vient lui rendre visite à plusieurs reprises pour lui conseiller de se taire. Mais personne excepté Matt ne sait qui est ce tueur, jusqu’au chapitre 14 (sur 23) où Matt se décide enfin à tout avouer à Andersen, et à faire arrêter Joe Rudd.
La seule action qui va être qualifiée de «détective » par Andersen, va être le fait que Matt veuille s’en sortir seul avec Carson pour obtenir ses aveux du meurtre :
P144 (chap.21) : « Dès que tu as obtenu ta preuve, tu viens me voir et tu cesses de jouer sur-le-champ au détective. »
Matt a tout de même réussi à avoir quelques informations concernant les raisons du meurtre auprès de Carson et de Joe Rudd (c’est donc ce qui pourrait le qualifier de détective) :
P49 (chap.5) :
Matt :« Pourquoi l’avez-vous tué ? »
Joe Rudd : « C’était un flambeur. (…) »
Matt : « Qu’est-ce que vous voulez dire par flambeur ? »
Joe Rudd : « On lui a prêté de l’argent et il ne l’a jamais rendu. »
Matt : « Qui "on" ? »
Joe Rudd : « Touché Matt ! (…) Tu as affaire à un gang, un "syndicat".»
P103 (chap.13) :
Matt : « Pourquoi a-t-on tué Arthur Leonard ? »
Carson : « Il empruntait de l’argent et ne remboursait pas ses dettes. Il a reçu plusieurs avertissements. Sans effet. (…) Il a été tué afin que les autres comprennent qu’il faut payer. »
Comme d’après la définition, Matt est capable de donner une description précise du tueur et de son chef, des circonstances du crime et du «pourquoi » du crime. Cela pourra être utile pour Andersen. Cependant, il n’y a pas d’élimination de suspects, puisque Matt sait dès le début qui est le tueur.
Dans Emile(…), il s’agit, comme je l’ai dit précédemment, de retrouver un voleur. Emile ne va cependant pas mener l’enquête tout seul,
puisqu’une bande d’enfants va venir l’aider – d’où le titre "... et les détectives" -.
Emile a mis tout le monde au courant sur le voleur, et contrairement à L’Impasse (…), ce n’est pas une menace de mort qui empêche Emile d’aller voir un gendarme, mais une bêtise qu’Emile a faite avant de partir pour Berlin : il a en effet barbouillé une statue !
L’équipe va être qualifiée de détective par l’auteur dès le chapitre 9 : "Les détectives se rassemblent". Un plan va être mis en place, avec une très grande organisation des enfants : création d’un central téléphonique pour suivre les événements à la minute près, création d’un service de renfort et d’un service de liaison entre le central téléphonique et le service de renfort !
Un chef de bande a été nommé (le Professeur), et un mot de passe créé(Emile). Mais les enfants ne s’arrêtent pas là : ils pensent aussi à rapporter de la nourriture et à mettre leurs petites économies en commun afin de pouvoir suivre le voleur.
L’équipe de détectives va donc surveiller de très près tous les mouvements de l’homme, jusqu’à le faire arrêter dans une banque. Emile fourni en effet la preuve que l’homme a volé son argent, en repensant à la trace que les épingles – avec lesquelles il avait accroché sa fortune à ses habits – ont laissé sur les billets.
Conclusion
L’Impasse du Crime est donc plus un roman criminel à suspense qu’un roman policier traditionnel. Le suspense est en effet très présent dans ce livre où l’auteur joue sur les sentiments des personnages, et appuie sur leur désespoir, leur peur…
L’enquête va consister davantage à faire parler Matt, plutôt qu’à retrouver qui a tué Arthur Leonard. Ce n’est donc pas une enquête au sens propre du terme que l’on rencontre dans ce roman.
Enfin, la question du ciblage n’est pas réglée : la brutalité du texte, la violence du thème choisi – le meurtre -, ainsi que l’aspect sombre de la page de couverture, par rapport à Emile et les détectives, nous amènent à penser que ce roman s’adresse à des enfants à partir de 13 ans, plutôt qu’à des enfants à partir de 9 ans…
Delphine Rimbaud