Adélaïde & Coco

Être tyrannisée par son chat Coco est le destin que vit au fil des saisons Adelaïde. Cette jeune femme, graphiste, accrochée à son ordinateur, à son téléphone, dans un appartement de ville, cohabite avec son félin aux yeux perçants et aux griffes acérées.

Cet album carré présente, sous forme de bande dessinée en quatre vignettes, les déboires de la jeune femme qui veut se faire aimer de son animal de compagnie. Car Coco a du caractère, il fait ce qu’il veut et occupe canapé et clavier sans vergogne. Il n’est pas partageur non plus et tolère difficilement la présence d’un homme au côté de sa maîtresse.

Avec un épais trait noir pour les visages, qui tranche avec le fauve des yeux et la rousseur des cheveux, les personnages sont traités comme des caricatures. Eire traduit le couple formé par la femme et son chat avec une ironie cruelle, une auto-dérision dont elle ne sort pas grandie. Cela interroge la relation si particulière qui nous lie aux animaux proches, entre affection profonde, asservissement réciproque et admiration. Les scènes où elle essaie d’imiter l’agilité du chat pour se détendre sont très drôles et marquent la supériorité animale ! Le propos de l’indépendance féline et corrélativement de la dépendance humaine est assez classique, mais le traitement corrosif demande un lecteur capable d’apprécier l’humour et le second degré.