Alouette

« Au lieu de te piéger pour te plumer et te manger, petite alouette, je préfère te dessiner ». Martine Bourre, ses dessins vaillants et ses gri-gris pleins de fantaisie... on ne s'en lasse pas, et on goûte même ici avec délectation son propos en faveur des petits oiseaux délicats que sont les alouettes massacrées chaque année.
Elle reprend la ritournelle bien connue et la détourne dans une version créatrice : il s'agit donc de dessiner le volatile. Une petite fille potelée s'y attelle, crayon de couleur ou pinceau à la main et idées dans la tête.
A partir d'un soleil, elle fait une tête, puis rajoute de page en page les yeux, le bec, le cou, etc. Tout se passe sur la page de droite, sous le regard attentif de quantité d'autres oiseaux ravis : hibou aux yeux de boutons, autruche de laine, perroquet de papier découpé, un autre en feuille d'arbre nervuré...
Ils assistent à la naissance rieuse de l'alouette et semblent reprendre en chœur la chanson (partition à la fin, comme toujours dans la collection Pirouette). Les couleurs sont chaudes, l'atmosphère à l'espoir et la bonne volonté : l'oiseau finit ainsi de se dessiner la queue tout seul : Un plaisir de l'œil et de foi en l'animal, délicieusement inventif à l'habitude de l'auteure.