Amande

Héros singulier, Seon Yunjae n’arrive pas à identifier et donc aussi à exprimer ses émotions. L’amygdale de son cerveau ne s’est pas développée correctement. Entouré de sa mère et de sa grand-mère, il apprend rapidement à imiter les autres pour se fondre dans la masse. Mais à l’adolescence, une tragédie le prive de son entourage, le laissant seul à gérer son handicap. Le destin le fait rencontrer Gon, un adolescent ravagé par une enfance traumatisante et régulièrement débordé par des accès de colère. Fascinés par leurs différences, les deux garçons s’apprivoisent. Cette amitié fragile, aussi touchante que violente, va apporter à l’un comme à l’autre l’esquisse d’un changement prometteur.

Véritable choc des cultures, Amande nous plonge dans la vie quotidienne d’un adolescent coréen qu’un drame laisse seul au monde. En proie à d’intenses interrogations philosophiques, notamment sur ce qui pousse un humain à tuer son prochain, Yunjae, qui puise sa capacité de résilience dans le monde des livres, va être confronté à Gon, son pire cauchemar mais aussi celui qui détient la clé de sa guérison. Un récit psychologique riche et complexe, qui décrit avec réalisme le handicap de son héros privé d’émotions. Dommage que la fin se termine si bien... Malgré ce léger bémol, ce roman vaut largement la peine qu’on s’y attarde.

Un best-seller en Corée comme au Japon (Grand Prix des libraires).