Angie ! (T. 1).

Le Havre, mars 2020. Suite à une course-poursuite en moto, Augustin Maupetit, capitaine à la brigade des stupéfiants, se retrouve coincé dans une chaise roulante. Doublement confiné dans son appartement (un virus chinois restreint drastiquement les sorties de tous les Français), ce dernier ronge son frein devant ses écrans, dans l’espoir de coincer celui qui l’a envoyé valser dans le décor. Ses méthodes peu orthodoxes font cauchemarder Alice Verne, sa supérieure hiérarchique. La voisine de Gus – Angie Tourniquet, 12 ans – fait l’école à la maison et s’invite volontiers chez lui. Perspicace, la jeune fille préfère se plonger dans les méandres de l’enquête plutôt que de dessiner son confinement. Elle apprécie aussi la compagnie de Capitaine, le chien d’Augustin. Emma, la maman infirmière d’Angie, n’est pas insensible au charme de ce policier bourru. De la cocaïne retrouvée dans un conteneur appartenant aux Sitbon, riches importateurs de café, fait ressurgir les fantômes du passé de cette famille bourgeoise, en pointant du doigt le coupable d’une affaire criminelle classée depuis des années...

Marie-Aude et Lorris Murail signent une comédie policière contemporaine douce-amère, évoquant au passage la difficulté d’étudier à la maison ou encore de savoir dans quel sens se porte ce fichu masque. Cette enquête aux multiples ramifications nous plonge tour à tour dans un univers rugueux à l’image des dockers syndiqués des quartiers défavorisés et dans celui plus feutré des membres d’une famille de la haute bourgeoisie havraise, portant le nom de leur café, au goût amer, Sitbon. Personnages aussi attachants que repoussants, société à deux vitesses, on reconnaît bien dans ce livre la patte Murail, ici proche de l’univers chabrolien.