Axel est un chien

Une femme entre dans une chambre. Une sacoche d’écolier sur un fauteuil, on imagine qu’elle demande à un enfant qu’on ne voit pas de se lever. Elle a des paroles un peu étranges «  Bonjour Axel [….] Houlà ! Tu es un chien aujourd’hui ? » Entre les deux répliques, des « aboiements ».

Effectivement, sur le lit un petit chien à pull vert est accroupi. On le suit dans une pièce où un homme boit un café. Sur le même ton un peu surpris, à peine content, il rappelle l’obligation de partir au petit chien Axel.

On a compris, contrairement à ce que dit le titre, Axel n’est pas un chien.

Le jeu s’installe entre les membres de la famille, une fillette, la mère, le père, et l’enfant-chien. Sa maman lui sert son déjeuner croquettes par terre, l’habille d’une jaquette et le conduit à la crèche où une femme l’accueille et entre dans le jeu immédiatement, tout en posant subrepticement des conditions « tu es bien un chien qui aime les enfants ? », comme une condition indispensable pour jouer. D’ailleurs l’idée contagieuse amuse les autres enfants puisque l’animatrice est tout à coup entourée de jeunes chiens. La fiction prend le pas sur la réalité, l’animatrice sort les chiens pour prendre l’air. À quatre pattes, ils se déplacent comme des chiens, se disputent une corde qu’ils tiennent dans la gueule et, évidemment, délaissent les vélos ! Ils font la sieste par terre, en rond. Le jeu semble long à la sœur et aux parents qui essaient de convaincre Axel qu’il n’est pas un chien. Ont-ils réussi ? Le lendemain matin, Axel se réveille, il est… ?!

Une histoire sympathique qui porte loin ce jeu fréquent des petits. L’obstination d’Axel et sa constance n’ont d’égal que le calme et la bienveillance des parents, une manière tranquille de Per Nilsson et Lisen Adbåge pour dire aux jeunes lecteurs et aux adultes qu’il faut laisser du temps et de la place pour le jeu. Un récit minimal, illustré sobrement avec une volonté discrète de déjouer certains stéréotypes avec des adultes aux physiques variés même si l’ univers moderne de soins aux enfants, les déplacements en vélo identifient une société nordique plutôt favorisée et à l’écoute des désirs et fantaisies juvéniles.