Baleine rouge

Depuis toute petite et comme sa mère avant elle, Delphine est attirée par la mer. En vacances au bord de l'océan, la jeune fille est intriguée par une vieille femme qui rentre dans l'eau toute habillée et nage à n'en plus finir. Liée d'amitié avec un garçon du coin, Delphine va avoir la chance d'entendre l'histoire de Marina, surnommée la Baleine, de la bouche d'un pêcheur aguerri. Une fascinante histoire d'amour remontant au temps des baleiniers va alors faire réfléchir Delphine sur son propre lien avec la mer…

Raconté classiquement au passé avec un narrateur externe, le roman captive par l'élégance de son histoire dans l'histoire qui s'immisce finalement au présent. En elle-même, la vie de Marina est une magnifique légende qu'on verrait bien racontée à la veillée, alors que la tempête gronde dehors sur les flots. Quand un petit mousse amateur de violon attire une jeune baleine, c'est tout l'équilibre d'un bateau et de ses vieux marins qui est remis en question...

Oui mais Marina existe bel et bien dans la réalité de Delphine, et celle-ci est racontée sans enjambées fantastiques par l'auteure : le lecteur y croit vraiment. C'est donc avec facilité, presque avec douceur, que le lecteur fait le lien entre les deux personnages, ces « baleines » indomptables. Beau texte littéraire rempli d'émotions, le livre parvient encore à délivrer un message de préservation de la nature plus que convaincant. « La vie des plus jeunes, sur terre comme sur les océans, est précieuse. Elle doit être préservée. Elle porte en elle l'avenir du monde. » (p. 108)