Bandit

Le jeune Mosquito est enlevé par le cruel Bandit et sa bande de hors-la-loi. L’adolescent s’adapte à une vie itinérante très dure dans le désert. Seule la jolie Paloma adoucit ses journées. Mosquito ne sait pas s’il doit se venger de ces hommes qui ont tué ses parents ou partager avec eux une vie un peu fascinante, sans contraintes. Une confrontation assez violente avec Bandit lui fait comprendre qu’il « n’avai[t] plus qu’eux. A haïr. A aimer. » (p. 186).

Le livre démarre in medias res avec une mémorable scène d’exécution à la roulette russe. Puis le lecteur part avec le narrateur Mosquito sur les chemins du désert américain, dans un quotidien éreintant de déplacements, bivouacs, bagarres. Des attaques de convois suivis de festins et de beuveries égayent cette routine. Marcus Malte fait preuve d’un redoutable réalisme qui confine au cynisme, tant les aspects humains sont occultés. On ne saura pas grand-chose du passé de chacun (sauf pour Bandit à la fin). De leurs compétences respectives ne seront retenus que des éléments négatifs (aptitude à manier le couteau, propension à l’ivrognerie…). Ces hommes et ces femmes forment une petite communauté unie uniquement pour survivre. On ne sait pas trop comment Paloma, figure féminine qui se cherche, a atterri en son sein. Rude voyage initiatique, Bandit offre le portrait d’un adolescent qui expérimente brutalement l’arbitraire du destin humain. Marqué par quelques actions tels qu’une révélation mystique, une rencontre avec des Indiens, le récit reste extrêmement lent, au rythme de la caravane. Il faut un lecteur aguerri pour apprécier ce roman en forme de western noir et violent.