Bébé est bien caché

A la croisée du modernisme et de la tradition, l’album Bébé est bien caché d’Atinuke et Angela Brooksbank nous propose une image joyeuse et espiègle de l’Afrique. Sur le modèle des contes de randonnée, on découvre le paysage par l’œil de Bébé, caché dans un grand panier de paille, à l’insu de son grand frère. L’aîné part à vélo porter les bananes contenues dans le panier à son grand-père.

Le récit a la fluidité de l’argument : Bébé a faim, il se penche dans le panier pour attraper une banane, il y tombe… Le grand frère arrive, ses écouteurs sur les oreilles, il attrape, un peu difficilement, le lourd panier et en route. L’écriture rythme le parcours, les sonorités répétitives et le résumé final organisent la narration pour une très grande efficacité rieuse.

Cette malice du tout-petit est doublée d’une tendresse qui affleure dans le dessin. Bébé dans les bras de sa maman, jouant avec ses pieds ; le grand frère qui swingue en prenant son vélo ; le beau regard du grand-père étonné par l’apparition de Bébé, tout respire la joie de vivre dans la rondeur et la simplicité des formes. Néanmoins, les éléments, les points de vue aperçus sur le chemin reflètent bien la réalité africaine : la route cabossée, le bus coloré et bondé, le baobab et le bougainvillier. Tous ces éléments s’accrochent au réel vécu par les protagonistes et proposent aux jeunes lecteurs une belle histoire de famille.