Bisbille

Petite querelle pour une question futile, le titre Bisbille s'explicite dès la couverture : un homme, une femme, deux silhouettes, échangent des paroles orageuses qui forment au-dessus d’eux un énorme nuage rouge et bleu, envahissant comme une fumée, un orage, un essaim.
Au milieu de nulle part, entre quelques cailloux, le ton monte. Petit à petit, l’espace va se peupler, voyant la venue d'un enfant, d'un homme et son chien. Tandis que d’autres passants semblent prendre fait et cause pour l’un ou l’autre des protagonistes, le bleu ajoute du poids au nuage de la femme, le rouge à celui de l’homme. Le « gribouillis » nerveux des couleurs mélangées signale la tension qui monte.
Sans paroles, le théâtre des acteurs se construit, en arrière-plan, ou sur l’avant de la scène, et les enfants observent médusés. La querelle enfle et envahit l’essentiel de la page jusqu’au moment où apparaît un œil... Œil cyclopéen, œil de cyclone, animal monstrueux, en colère peut-être, il repousse la foule engloutie par le noir où chacun se trace un chemin jusqu’au ciel ! Cette fin magique sauverait la situation, sauf que, à l’origine était un couple, à la fin ?… 

Une histoire magistralement menée, avec une grande économie de moyens et un regard narquois ou douloureux sur la comédie humaine. Pour lecteurs, plus ou moins jeunes qui savent faire parler les images !