Boubou en était sûr

Entre Boubou et Nadia, un messager expert : Fromage, le raton domestique du petit garçon. Quelle est sa fonction ? Transmettre alternativement à l’un et à l’autre, les missives sibyllines rédigées par l’un ou l’autre. 

Le récit progresse selon les humeurs des deux protagonistes qui peinent à avouer leurs sentiments. Car tel est l’argument de l’album : entre Boubou et Nadia, une tendre émotion est née mais comment le dire ?

L’illustration d’Emilie Seron, tout en douceur un peu rêveuse, baigne les enfants dans une nature accueillante où pourtant chacun, un peu replié sur lui-même, peine à dire ouvertement ce qui l’anime, d’où l’écriture par énigme et les incompréhensions que cela engendre. Boubou « en » était sûr mais sa certitude semble bien vacillante : il ne dit pas de quoi il est sûr et il préfère se fier à ce que dit Fromage et jeter la lettre de Nadia que de lire son message. Quant à Nadia, elle ne fait pas preuve d’un grand discernement. Les deux héros ont bien besoin de l’aide de Fromage qui n’est pas seulement un messager mais également un entremetteur. Comme dans les bonnes comédies, il va aider le destin et la longue période de froidure symbolisée par l’hiver enneigé des relations entre enfants se dégèle au printemps de leur affection.

Un album délicat par son thème et son illustration où le raton, véritable ami sagace, forme avec les héros un trio sympathique proche des histoires d’amour des enfants, jeu sérieux où ils éprouvent leurs premières peines de cœur.