Ça ne tient pas debout

Voici un album dynamique, pétillant, tendre et plein d’humour grâce aux illustrations d’Élisa Géhin. Des représentations du monde qui les entoure vues par des bébés et donc frappées de gigantisme. Des parents qui se plient dans tous les sens, se déroulent, se contorsionnent dans des poses improbables, toute une ribambelle de motifs très colorés dans des tons éclatants : vraiment l’ensemble est un plaisir pour les yeux, que les lecteurs apprécieront. 

Le texte quant à lui est plus ambigu à mon sens. L’album est découpé en trois chapitres : « Ça ne tient pas debout », « Ça raconte n’importe quoi » et « Ça se lève bien trop tôt » et la plupart des phrases s’appuient sur cette formulation, « les bébés, ça… ». L’idée de désigner le bébé par un « ça » est bien une tentative de produire un discours humoristique sur les capacités des tout-petits, mais l’utiliser comme formule, réitérée, martelée, a plutôt pour effet de me mettre mal à l’aise, même si toutes les propositions ne sont pas négatives. Je ne suis pas certaine que le but de l’autrice soit compris par tous et toutes les intermédiaires éducatifs, ni même par les enfants. Est-on si sûr que l’affirmation « Le bébé est (bien) une personne » (d'après le titre d'un livre de Bernard Martino) est si bien assimilée ? 

Alors bien sûr, on peut rire à la lecture de ce petit album, mais sans oublier que justement, ça, c’est pour rire…