Celui qui sera mon homard

C’est l’été, Sam et Hannah, qui ne se connaissent pas encore, attendent leurs résultats de fin d’année pour savoir dans quelle université ils sont admis. En attendant, ils s’inquiètent de leur encombrante virginité, à perdre absolument sous peine d’un insoutenable ridicule. Pas mieux lotis, les groupes de copains ou copines rigolent. Dans des toilettes au décor myrtille, Sam croise Hannah – ou Hannah croise Sam, si on veut -. Ils s’apprécient immédiatement mais se perdent vite de vue. Commence alors un chassé-croisé où chacun cherche ses ami(e)s et son âme sœur.

Le homard du titre peut faire penser en France à Françoise Dolto et son complexe du homard changeant de coquille. Il se réfère ici à la (supposée) fidélité du crustacé, vivant avec le même partenaire jusqu’à sa mort. Évidemment, Hannah et ses copines veulent trouver leur homard avec obstination, lesquels homards souhaitent surtout multiplier les conquêtes. Les voix des deux personnages principaux alternent très rapidement, reconstituant une action typique d’adolescents aisés et sans gros problèmes. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils vont réussir leurs études supérieures (et n’ont pas besoin de bourse).

L’originalité viendrait alors des auteurs, ancien couple qui s’est sans doute prêté facilement au jeu, et s’amuse avec une écriture plutôt crue entre deux appels téléphoniques ou réveils alcoolisés des héros. Même s’ils sont un peu plus attachants, naturels que leurs consœurs ou confrères mal dans leur peau sans acné au fil des pages, impossible de dire ce qui fait que Sam et Hannah méritent un livre davantage que d’autres. On préfère la collection Scripto lorsqu’elle s’attaque à de grands sujets de société.