Chien errant

Margaux adore les animaux, beaucoup plus que les humains, qu’elle trouve idiots et décevants. Elle est bénévole dans un refuge. Un jour, c’est la rencontre avec une chienne sauvage, qu’elle baptise Groa et sur laquelle elle va écrire une nouvelle (Margaux est très douée en français). C’est aussi la rencontre avec un nouveau dans la classe, Julien, également écrivain en herbe. Ensemble, ils projettent de sauver Groa. Projet vite avorté : Groa est euthanasiée car elle ne serait jamais parvenue à se socialiser… Mais heureusement Julien est là, qui pousse Margaux à ne pas se laisser aller dans la bulle égoïste de son malheur, mais à continuer à vivre, à écrire, à aider les autres animaux.

Kathe Koja est une romancière américaine connue pour ses récits fantastiques et d’horreur, à destination des adultes. Nous ne sommes pas dans le même registre ici, mais l’auteur excelle. La jeune héroïne, vibrante de bons sentiments un peu brouillons, prend des leçons de vie inestimables. Kathe Koja exprime l’évolution de Margaux d’une manière tout à fait fine et originale : on suit en effet l’avancement de sa nouvelle dans une typographie différente de la narration et c’est l’écriture même de la jeune fille qui nous montre ses prises de conscience. D’un début assez conventionnel (le chien errant piétiné par les hommes, Margaux s’imagine à la place de Groa), la fiction de Margaux prend une dimension supérieure à la fin (le chien errant voulait-il vivre parmi les hommes ? : prise en compte des désirs d’autrui, acceptation de la mort). J’ai beaucoup aimé ce court roman, je vous le recommande.