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Date de publication
Age-cible

Dans la peau d’un youv

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 14 ans
: 9782848652016
8.00
euros

L'avis de Ricochet

Quatre amis d’enfance s’apprêtent à passer le réveillon de la nouvelle année ensemble. Ils sont tous réunis : Mehdi Falzard toujours au courant de toutes les infos, Vato le boxeur impassible, Karnal le poète et Marko, provocateur et imprévisible. Quelques secondes avant minuit, le décompte commence, et se termine par un bruit de métal et trois cagoules : Marko qui donne le signal du départ. Karnal ne comprend rien, les autres lui répondent qu’ils ont préparé le coup, que ce n’est pas la première fois qu’ils suivent Marko. Embringué dans un braquage de fourgon blindé à son insu, Karnal passe par tous les états : la peur, l’appât du gain, la haine, le dégoût. Le braquage tourne au meurtre, avec pour seule échappatoire la cavale. Quand l’argent, le pouvoir et le crime s’en mêlent, les amis d’enfance deviennent des parts de butin en plus, des balances potentielles, des rivaux.

Tout ce roman est écrit à la première personne, le personnage de Karnal retrace sa nuit criminelle avant de se faire arrêter. Le traitement du temps est très bien vu, on vogue entre le passé lointain de l’enfance et des souvenirs, le passé immédiat du braquage, du meurtre, des amis qu’on perd et le présent de l’écriture enfiévrée.
Les flash-back permettent de mieux cerner les personnages, mais aussi de prendre des respirations dans ce rythme effréné et cette atmosphère sordide qui pourrait vite devenir suffocante.
Le style est acéré, précis et tranchant : « Tu parles. Les mains dans la merde, dans le sang des victimes, dans la chair. Les mains sales. On pourra s’les laver des millions d’fois, j’sentirai toujours cette odeur de la mort, omniprésente. », mais aussi plein de douceur, voire d’humour « Nous quatre, c’est comme les doigts d’la main, sans le gros de l’équipe qui fait rire tout le monde et qui traîne derrière avec sa bedaine. »
La descente aux enfers et progressive mais inévitable, étape par étape l’horreur s’installe : la « surprise » du braquage, le meurtre des agents, l’abandon de Markus avec les cadavres, la cavale… La construction du rythme est admirable.
Le recul du narrateur sur le drame qui se noue, et les réflexions qu’il sème au fur et à mesure du récit permettent une vraie distanciation. Les scènes de violence ne sont pas livrées brutalement et gratuitement au lecteur.
Le dénouement sous forme de casting est déconcertant mais fonctionne. Cela rappelle que nous jouons tous un rôle, que la vie est un grand spectacle et que ce que nous venons de lire est une fiction.
Beau roman, à conseiller à tous mais notamment aux jeunes lecteurs fascinés par les personnages violents.

Présentation par l'éditeur


En cinq secondes, Karmal voit sa vie basculer. Amoureux des mots et poète
à ses heures, il s’apprêtait à passer le nouvel an avec ses trois potes, Mehdi
« le falzard », surnommé ainsi pour ses pantalons XXL, Vato le boxeur inflexible, et l’imprévisible Marko… et le voilà embarqué dans un hold-up !
Karnal hésite, puis accepte comme les autres de « danser avec le diable ». Car pour ceux qui ont perdu tout repère, rien n’est plus aisé que de glisser dans la peau d’un voyou…

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