« De ma fenêtre », la narratrice voit la montagne, familière ou inquiétante. Mais elle exprime aussi sa façon personnelle d’envisager les choses. Le temps passe, les choses apparaissent, disparaissent mais où est passé son père ? Entre 7 et 8 ans, il y a des routines, Maman au jardin, le petit voisin, les anniversaires, le long hiver. Mais il y a aussi un choc, ténu, « plus de repère » d’un côté, « la vie reprend son cours ma bichette Maman me dit toujours », de l’autre.
Tout en allusion, l’auteure-illustratrice esquisse l’environnement de l’héroïne. Sa chambre, la pièce de son père étaient dans un bouillonnement créatif, un fatras d’histoires à raconter. A l’opposé, l‘anniversaire, l’univers de maman se déroulent dans une ambiance chaleureuse mais vide. Est-ce la raison du hiatus que l’on sent dans la vie de l’héroïne ?
Deux ambiances, deux styles d’illustration : dessin crayonné ou lavis, deux univers reliés entre eux par la couleur bleu vert, émeraude de la montagne ou de la rêverie. Ouvert aux questions et aux interprétations, Loren Capelli signe un livre poétique et mélancolique comme la prise de conscience du temps qui passe et des conséquences que cela entraîne. La grande montagne, « elle a rapetissé », la petite fille, elle a grandi ?

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

De sa fenêtre, Lolo voit défiler les saisons, son anniversaire, le passage du temps. Un même aire que Lolo semble connaître par cœur.

Pourtant, sa si chère montagne à présent vêtue d'un mystérieux manteau de neige semble endormie, il y a bien un endroit où c'est tout le contraire : le bureau de son père. Dans ce désordre familier, Lolo parvient à cruiser sa tanière et ne bouge plus.

Le silence apparent est brisé par les battements de son cœur. Va-t-il s'arrêter ? La petite fille s'inquiète. Le père de Lolo n'est pas là. Mais le printemps est de retour. La vie reprend son cours. La nature reprend ses droits. Quelque chose a bien changé : la petite fille a grandi.

De ma fenêtre est un concentré de poésie et de douceur. Loren Capelli retranscrit parfaitement toutes les émotions qui peuvent agiter une petite fille. Car la fenêtre, point d'observation préféré de Lolo, est aussi le miroir de ses propres émotions. Les illustrations délicates donnent vie au récit et permettent d'en saisir toute sa subtilité.

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