Denise et moi

Un garçon reçoit une plante. C’est le gros coup de foudre. 

Denise, car ainsi se nomme le végétal bien-aimé, requiert un soin quotidien. Heureusement, le garçon parvient à mobiliser son entourage pour le remplacer auprès de la plante en son absence. 

Au fil de la semaine, des membres de la famille se mettent étrangement à disparaître les uns après les autres. Au fil des disparitions, Denise se met à grandir, son feuillage envahissant les illustrations pleine page et encerclant les personnages d’un vert de plus en plus marqué.  Se retrouvant seul, le garçon interroge sa plante... A-t-elle vu le chat ? Sa sœur ? Ses grands-parents ? Ses parents ? 

Réalisées avec talent et finesse, les illustrations de Barroux jouent un rôle essentiel dans le dosage du suspense, notamment à travers son utilisation de la peinture pour délimiter les différents espaces. En effet, à mesure que Denise grossit, les zones peintes en vert suivent le mouvement en prenant une teinte plus foncée, jusqu’à envahir toute la double-page. De plus, à chaque disparition, un objet, aperçu à la page précédente et associé à l’absent, se balade étrangement près de la plante, à la manière d’un indice semé pour mettre le lecteur sur la piste. 

Denise et moi, dont la trame évoque la comédie musicale La petite boutique des horreurs, est un album très réussi à l’humour décidément… carnivore. On rit de voir évoluer le jeune protagoniste, tout à fait naïf envers les préférences alimentaires de sa plante et sa croissance inquiétante. On rit de comprendre au fil des pages ce qu’il advient de la famille mystérieusement disparue. Et on rit à la page finale, dont on vous laisse découvrir le contenu par vous-mêmes. Une lecture à l’humour un peu méchant, mais infiniment drôle.