Effacée (T. 3). Brisée

C’est le dernier tome de la trilogie, faisant suite à Effacée et Fracturée. Après que l’on ait légalement « effacé » ses souvenirs, en punition d’un crime dont elle ne se souvient donc plus, Kyla aurait dû rester passive dans sa nouvelle famille adoptive. Mais la jeune fille a réussi à se remémorer des bribes de son passé – parfois violent, en tant que membre d’un groupe de rebelles à l’autorité des Lorders –. Elle s’enfuit, se fait passer pour morte, change sa physionomie. Alors qu’elle croit enfin avoir retrouvé sa mère biologique, la situation se complique et Kyla (devenue Donna, un énième prénom pour une énième identité) détricote pas à pas sa généalogie. En parallèle, elle est censée apprendre un métier. Intéressée par le travail dans les parcs et forêts, elle découvre que les Lorders n’ont pas « effacé » que des criminels, mais aussi de jeunes enfants… Aidée d’une poignée d’amis, notre héroïne va vouloir dénoncer ce phénomène à tout prix.

Ce qui avait fait le sel des deux premiers tomes perd ici de sa saveur : lenteur des événements, atmosphère froide, prises de conscience progressives finissent par lasser, avec la sensation de piétiner. D’autant que Teri Terry pioche largement dans des actions passées, que le lecteur aura très certainement oubliées au fil des tomes (parution sur un rythme annuel).

Les révélations sur le passé de Kyla se font d’abord attendre le temps que la jeune narratrice enquête, finissent par sembler redondantes, et ne trouvent au fond pas de résolution claire. Cette quête personnelle se mélange avec la dénonciation publique des méfaits des Lorders, et, dans le détail de ce qui est raconté, on pourrait finir par oublier des éléments pourtant fondamentaux. C’est donc sur un sentiment de lecture mitigé que la trilogie se clôt. Certes, l’auteure a volontairement choisi de laisser une large ouverture d’interprétation à son lecteur, et l’impression ambigüe vient aussi de là, mais quand le plaisir de tourner les pages n’est pas au rendez-vous…