Et si je désobéissais ?

Filou est en voiture avec ses parents. Il aimerait bien que son père roule plus vite et dépasse la limite autorisée, puisqu’il n’y a pas de gendarme ! Mais les deux parents font comprendre à Filou que l’on doit obéir aux lois non parce que l’on a peur de la punition, mais parce qu’elles nous protègent. Rentré chez lui, Filou discute avec l’oiseau Filo, sorte de perroquet qui lui sert de confident et qui l’a suivi durant le trajet en voiture. Filo prend l’exemple du règlement familial qui institue des tours pour mettre la table : une autre façon de saisir qu’obéir permet de réguler la vie en société. L’oiseau s’envole vers d’autres enfants, et une dernière page propose quelques pistes succinctes de réflexion et des thèmes connexes.
Brigitte Labbé, auteur avec le philosophe Michel Puech des Goûters Philo (accessibles à partir de 8 ans), a quitté son comparse pour créer cette nouvelle collection qui s’adresse aux plus petits, dès 6-7 ans. Alors que les Goûters Philo, documentaires purs, alternaient exemples et passages didactiques, les Dis-moi Filo restent dans la fiction : les réponses sont dans le texte, elles se produisent au fur et à mesure des questions de Filou qui joue le rôle du « mauvais élève ». C’est drôle, gentil, ancré dans le quotidien. La structure de l’histoire, les personnages sont récurrents d’un tome à l’autre, pour rassurer et attirer l’enfant. Les illustrations d’Eric Gasté ont remplacé celles de Jacques Azam, aussi rondes et sympathiques mais sans le second degré un peu féroce des Goûters Philo. A lire avec un adulte, pour une première initiation à une « philosophie-citoyenneté » très concrète.