La chaussette de Proust

Une machine à laver, une ombre portée, un doudou sortant du hublot, une chaussette sur le carrelage, quel mystère se cache derrière cette couverture ? Un sommaire très explicite, une présentation des 3 personnages en quelques lignes où alternent interrogations et exclamations, tout est fait pour préparer l’entrée en lecture des jeunes enfants à qui ce roman est destiné. 

Dès cette introduction, nous savons que Proust est un petit monstre. Gris et rose, nous reconnaissons immédiatement le « doudou » de la couverture et nous apprenons son appétit pour les chaussettes. Jordan et Jade, les autres protagonistes, grand frère footballeur et petite sœur admirative, vont contribuer au bonheur de Proust. La dédicace aux parents elle-même nous informe de la thématique : comment expliquer l’irritant mystère des chaussettes orphelines…

Carina Rozenfeld mêle habilement la fantaisie de l’intrigue et l’émotion : réussir à ne pas se faire voir pour atteindre la machine à laver, trouver chaussette à son goût, et roman d’émancipation puisque Proust quitte sa famille pour aller vivre sa vie ailleurs, mais pas trop loin quand même ! L’écriture est simple et l’auteure utilise des recettes sûres de chaussettes un peu puantes, bien meilleures au goût de Proust, et qui mettront en joie les enfants. Un roman bien construit, bien illustré par Marie Touly, avec pour héros un monstre gentil, une quête surprenante et des personnages proches des enfants pour susciter l’adhésion. Un roman amusant.