La folle balade de Fennymore Coupure

Depuis la disparition de ses parents inventeurs, Fennymore Coupure vit seul dans la maison familiale un peu isolée, au doux nom de Bronks. Le dimanche, il déguste un teckel en croûte de sel avec sa tante Babette. Mais un jour, son unique famille manque le rendez-vous. Fennymore enfourche Monbijou, sa bicyclette qui se prend pour un cheval, et part au village. Abasourdi, il découvre que sa tante est partie à la morgue (victime d'un abus de teckel rance). Au même moment, il croise un homme fantomatique, un « monsieur gris argent ». Y aurait-il un rapport avec ce drôle de décès ? En compagnie de Monbijou et de Fizzy Kobaldini, une petite fille de son âge très volontaire, Fennymore mène l'enquête. Avec, dans un petit coin de sa tête, le secret espoir de retrouver ses parents...

Farfelu confinant à l'absurde, plein d'humour de situation (la chasse aux teckels depuis la terrasse d'un café...) et de langage (voir les noms des personnages, par exemple), La folle balade de Fennymore Coupure procure une sensation euphorisante délicieuse. Cependant, derrière le sourire – pas le rire, nous sommes dans la subtilité – pointe l'angoisse. Angoisse de la mort, angoisse de la solitude, angoisse de la pauvreté aussi : d'Hubertus le « Faucheur » à la baguette magique, de Fizzy logée avec sa famille dans un hangar de supermarché, et jusqu'à Fennymore sympathisant avec son vélo, chaque personnage cache une fêlure plus ou moins profonde.
Et puis la vie avance à défaut du bonheur, et il s'agit de trouver son propre apaisement. Quelques rebondissements plus tard, les noirs méchants écartés, la fin plutôt heureuse pour les personnages saura se parer d'un léger détail hilarant, que je vous laisse découvrir. Dans le monde de Fennymore, les inventions miraculeuses ne sont pas forcément celles auxquelles nous penserions ! Un tome unique récompensé en Allemagne, inventif et frais.