La maison des oiseaux

Zoé est une jeune fille un peu solitaire qui adore passer du temps avec sa grand-mère dans la maison familiale. Elle refuse de voir la démence grandissante de cette dernière et s'insurge contre ses parents lorsqu'ils décident de la placer en maison de retraite. Zoé comprend alors que son oncle, mouton noir de la famille, n'est pas décédé comme elle le pensait. Elle décide de le retrouver afin qu'il se réconcilie avec sa mère et lui permette de continuer à vivre dans sa maison.

On peut compter sur le talentueux Allan Stratton pour aborder de front, sans ambages mais sans misérabilisme, les sujets les plus sensibles. Il est question ici de vieillesse difficile, de déchéance intellectuelle autant que physique. Mamie oublie où elle se trouve, panique et répète en boucle les mêmes questions, ne nettoie plus sa maison, ne va plus seule aux toilettes... L'attachante narratrice Zoé passe au-dessus de la sénilité de celle qui a su l'aimer petite, pour lui assurer une fin de vie heureuse. Elle en oublierait presque ses propres soucis d'adolescente confrontée à des parents pas très attentifs et des attaques honteuses de sa cousine à l'école. Et puis, direction Toronto (nous sommes au Canada) et oncle Teddy. Elle le retrouvera au bout d'un périple urbain inquiétant. Mais pas comme elle l'attendait... nouveau sujet délicat, nouvelle maîtrise tellement naturelle de l'auteur. Un beau livre qui fait un peu mal et qui fait mouche, en un mot qui émeut.