La princesse qui domptait les dragons

La princesse Clémentine déteste les princes charmants, elle a même appris tout exprès un sort pour les transformer en crapauds visqueux et baveux. Enfin pour l'instant, elle est en train de ramener un dragonet tout mignon chez ses parents, afin d'éviter qu'un chevalier trop bien intentionné ne lui fasse du mal. Comme d'habitude, elle est accompagnée de Cabriole, fou du roi et son amoureux – même si les deux enfants se disputent tout le temps pour ne pas avouer leurs sentiments respectifs. La mission était presque accomplie, et puis d'un seul coup, les parents du dragonet emprisonnent Clémentine et Cabriole dans le but de les manger ensuite. Aidés d'un prince-crapaud pas sympathique et d'une jeune sorcière mystérieuse, nos héros parviennent à s'échapper, avant d'être re-rattrapés et d'enfin négocier leur liberté.
Petit roman qui sautille, parsemé d'illustrations volontairement brouillonnes, La Princesse qui domptait les dragons compte non tant sur son action assez simple que sur les relations entre ses personnages. Les disputes entre Clémentine et Cabriole, les atermoiements de la sorcière Malondine, les hésitations du prince Frédéric sont des occasions de développer les dialogues, et les héros prennent le temps avant toute décision et donc action. La quasi-intégralité des figures habituelles du conte de fées sont là : les aristocrates, la fée, le domestique, le dragon, le crapaud... mais ne fonctionnent évidemment pas comme on s'y attendrait. L'humour répétitif de décalage, le caractère épouvantable de la princesse Clémentine séduiront sans nul doute les plus jeunes amusés de défier les codes. Cela peut aussi ne pas suffire à certains qui auraient aimé davantage rêver, voyager... et trouveront que la famille Dragon renonce trop vite. Quoiqu'il en soit, la série (c'est le deuxième tome, après La Princesse qui détestait les princes charmants) ne s'assagit pas, et elle a bien raison !