Le choix de moi

Il existe désormais, dans l’abondante offre éditoriale, des collections de textes très courts, destinés aux adolescents et qui explorent toutes les facettes de ce moment charnière de la vie. C’est le cas de « D’une seule voix », chez Actes Sud junior, des « Mini-romans », de Sarbacane, et de « Court-Métrage » chez Oskar jeunesse.
Tout au long de ces 40 pages, on suit le combat de Dominique, qui vit avec sa mère, et qui a été durant son enfance et son adolescence un garçon modèle, facile et sans histoires. Il est musicien et joue de l’alto. Mais « ça ne va plus depuis un moment. L’impression d’être à côté de ses pompes. Dominique a essayé d’en parler. Mais il est difficile de formuler, surtout à sa mère, ce que l’on n’arrive pas à se dire à soi-même. »
Alors que sa mère est hospitalisée et dans le coma, Dominique trouve enfin la force d’affronter le mal être qui le ronge et qui l’empêche à présent de jouer. Dominique ne se sent pas garçon et, s’il veut vivre à nouveau, il doit prendre les bonnes décisions et penser au féminin.

Si l’on aborde fréquemment à présent l’homosexualité dans la littérature pour adolescents, la question de l’hermaphrodisme en est quasiment absente.
Hervé Mestron s’y attelle ici, dans un récit à la première personne, ce qui permet de garder une distance sans doute nécessaire. Il dessine, avec délicatesse, le portrait d’un jeune homme à la recherche de son identité, dont le prénom est à la fois masculin et féminin.
Le roman est complété par un dossier rédigé par le docteur Gérard Feldmann, qui explique ce qu’est l’hermaphrodisme et le distingue très clairement de ce que l’on appelle aujourd’hui le transgenre.