Le creux des maths

Abel, onze ans, doit son nom à « un grand mathématicien d’un pays froid, genre Norvège ». Il ne s’en sort finalement pas si mal, ses parents auraient tout aussi bien pu l’appeler Nicomaque, Pythagore ou Zénon… Le pauvre est né dans une famille de surdoués du calcul, de l’algèbre et de la géométrie : chez eux, tout le monde naît avec la « bosse des maths ». Seul Abel n’a pas hérité des dispositions de sa lignée : quand il voit des chiffres, tout s’embrouille, il suffoque et ne comprend rien.
Le jeune garçon s’attend donc tout naturellement à recevoir, le jour de son anniversaire, une lettre lui annonçant – comme à son héros Harry Potter – qu’il est un sorcier né par erreur dans une famille de Moldus ! C’est une tout autre surprise qui lui arrive : le résultat d’un concours auquel ses frères cadets ont participé en son nom. Abel vient de remporter le premier prix : une semaine en Finlande en compagnie d’Elias Chomsson, un matheux très calé. Vous parlez d’un cauchemar !

Bien écrit, le texte de Christine Avel évoque le sentiment de différence avec originalité. Le roman est fluide et se lit d’une traite, malgré une partie « scandinave » moins convaincante, à mon goût. Trouver sa voie dans une famille de génies peut s’avérer laborieux : heureusement pour Abel, son voyage en Finlande lui révélera les plaisirs de la gastronomie et le goût de l’astronomie. Et, grâce à cette tête plate qu’il croyait être son « creux des maths », il voit encore mieux les étoiles quand il se couche sur le dos…