Le garçon qui détestait le chocolat, la mascotte

Joseph trouve dans le grenier de ses grands-parents une valise contenant des documents qui l’amènent à penser que son grand-père, pourtant juif comme lui, a vécu petit garçon parmi des Allemands nazis. Tous les petits-enfants de la famille se mettent à enquêter en secret, jusqu’à confronter le grand-père avec son passé… qui n’est pas celui que l’on pensait.
Par le biais d'un narrateur externe, le récit alterne entre des courts chapitres sur les recherches présentes des enfants et d’autres sur le passé du grand-père pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce faisant, le lecteur en sait toujours plus que Joseph, sans deviner toutefois comment l’intrigue va se dénouer (d'un côté comme de l'autre, notons un certain suspense). Même s’il est le petit dernier et préféré de son grand-père, Joseph se noie un peu dans la masse de sa famille, et le véritable héros du roman reste bien Martins, aux aventures dramatiques autant que rocambolesques : une vie comme seuls des temps troublés peuvent les faire. L’histoire est véridique, Yaël Hassan la met simplement en scène de manière à pouvoir insister d'une part sur sa fin heureuse (Martins a survécu, s'est marié), d'autre part sur le dévoir de mémoire. L'idée récurrente du chocolat est bonne, fil conducteur supplémentaire à la valise cachée, petite touche originale d'un roman par ailleurs très sage, et qui se termine par une réconciliation convenue.