Le gros goûter

En route pour le gros goûter auquel elle est invitée, la tortue Nana est dépassée par le lapin, le renard, le sanglier, l’ours. Tous vont plus vite qu’elle et lui promettent d’avoir mangé la salade, les fraises, les noisettes, le miel avant son arrivée. Mais c’est bien connu, la tortue n’est pas pressée et si elle va lentement, elle va sûrement.
Arrivée auprès du petit lac, lieu du rendez-vous, il n’y a ni salade, ni fraises, ni noisettes, ni miel, ni lapin, ni renard, ni sanglier, ni ours… que s’est-il passé ?

Délicieusement écrit en alternant les répétitions « toujours la tortue Nana à petits pas va », « toi tortue si tu trottines comme ça, tu n’en auras pas » et les variations, Nana considérée tour à tour comme un « limaçon mollasson », un « escargot ramollo », un lézard flemmard », une « souris rabougrie », on a d’un côté la sérénité placide de la tortue et de l’autre, l’arrogance véloce des animaux vantards. L’illustration quant à elle visualise à petits points droits et tissus cousus ou collés, le chemin régulier de Nana et les bonds du lapin, et du sanglier, les zigzags du renard ou de l’ours. Tous portent fièrement l’invitation et le plaisir qu’ils se promettent croît (peu charitablement) avec leur sentiment de supériorité. Comme dans tous les contes de randonnée, le bonheur est dans la chute… elle ne déçoit pas !
Le duo Stéphane Servant, Cécile Bonbon fonctionne aussi bien que pour Le Machin et Le gros goûter fera sans aucun doute, les délices des lecteurs, petits ou grands.