Le Matin du crocodile

En 1999, Anaïs accompagne son père en Indonésie. Elle rencontre un jeune garçon, Amico, à la recherche des ses parents disparus, journalistes sur l’île de Timor. Une expédition est préparée, elle s’avère vite plus dangereuse que prévue. Le Timor est une île en guerre, l’armée indonésienne s’oppose aux indépendantistes. L'ONU, les ONG agissent autant qu'elles peuvent. Amico retrouve miraculeusement ses parents.

Le lecteur suit Anaïs de désillusion en désillusion : la petite fille espérait trouver un pays idyllique pour touristes, elle trouve d’abord des grandes villes majoritairement pauvres. Elle pensait visiter un pays unique, et découvre des dizaines de langues, de religions, de cultures difficiles à comprendre. Assez vite, elle est confrontée à un violent conflit. C’est l’occasion pour Christian Louis de faire un point instructif sur la guerre au Timor et ses conséquences : civils réfugiés, hôpitaux surpeuplés, villes détruites… Les thèmes de la liberté d'expression et de la difficulté de s'informer sont bien rendus. Mais comment croire que le père d'Anaïs accepte d'emmener sa fille sur l'île, et de s'y enfoncer dans des endroits de plus en plus dangereux ? Anaïs est apparemment une petite fille de dix-douze ans, et elle a la même voix au chapitre que les adultes, voire plus. Dans le contexte, j'ai eu un peu de mal à suivre. Il ressort de cet ouvrage une intention documentaire et pédagogique "enrobée" en quelque sorte d'une histoire de disparition et de recherche. Le Matin du crocodile reste un livre taillé sur mesure pour la collection Petits Rebelles. Il manque un souffle.
Petit point typographique de détail : les tirets annonçant une prise de parole d'un personnage sont assez souvent mal placés.

Roman à partir de 11 ans
Thèmes : guerre - Indonésie
Note : 3/5