Le renard et la taupe : une histoire de fantômes

Un renard, une taupe, des maisons de bord de mer. Ils vivent au rythme des saisons et des touristes. Renard prépare et vend ses confitures et ses biscottes, tandis que Taupe joue avec les cerfs-volants des touristes.

Les personnages anthropomorphisés sont peints avec délicatesse dans un style plein de charme où les côtes de la mer se découpent pour laisser voir une ferme ou une église traditionnelle.

En automne dans leur solitude, Renard lit des histoires insidieuses à taupe, des histoires de fantômes, de transformations, qui font peur et où se confondent le récit et la réalité : on y retrouve une maison au bord de la mer, comme en miroir.

La taupe n’est ni très courageuse, ni très généreuse. Renard aimerait plus de solidarité de sa part et qu'elle se souvienne de son anniversaire. Mais non... Alors au cours d’une nuit, Renard se transforme.

L’illustration rassurante devient inquiétante, obscure et sombre, acérée. Le renard griffu aux dents pointues se venge ou imagine se venger. Lorsque la petite taupe se retrouve entre les mâchoires du renard, le lecteur peut avoir peur pour elle. Mais telle Shéhérazade, Taupe raconte une histoire qui apaise Renard et sauve sa vie.

Une histoire d’amitié déçue et de vengeance avortée : des thèmes peu fréquents dans un album rythmé par le temps et le ressentiment, en contraste avec l’illustration fine et délicate de Cecilia Heikkilä. Il se dégage de cet album une petite musique originale et stimulante.