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Date de publication
Age-cible

Le rocher tombé du ciel

Sélection des rédacteurs
Alain Gnaedig
Album
à partir de 6 ans
: 9782211313629
16.00
euros

L'avis de Ricochet

Une tortue est installée près d’une fleur. C’est son endroit préféré et elle n’irait nulle part ailleurs au monde, sauf si… un énorme rocher s’y écrasait bien sûr et l’obligeait à se déplacer. Elle découvrirait alors peut-être qu’un autre endroit existe, à côté de son ami tatou, par exemple. Elle pourrait aussi escalader le rocher, rêver à un autre monde en fermant les yeux, un monde futur qui se serait construit autour de cet énorme rocher précisément ; ou alors passer la nuit, au pied du rocher en question, à côté de son ami tatou, sauf si, bien sûr, la place était déjà prise, par le serpent par exemple…

Auteur et illustrateur canadien, Jon Klassen raconte toujours avec beaucoup d’humour des histoires simples de rencontre, d’amitié, de disputes, de partage (Je veux mon chapeau, 2012, Ce n’est pas mon chapeau, 2013, On a trouvé un chapeau, 2016, parus aux éditions Milan). Son écriture minimaliste s’harmonise à la perfection avec un style graphique tout aussi sobre où aucun détail inutile ne vient distraire l’attention : une économie de moyens qui laisse tout loisir au lecteur pour faire travailler son imagination.

Écrit sous la forme d'un dialogue, Le rocher tombé du ciel, publié aux éditions Pastel, fonctionne à la manière d’un théâtre. Le décor est posé : au milieu de nulle part, un coin de terre et de ciel ; un rocher en forme d’œuf géant prêt à s’abattre comme une météorite. Trois acteurs : une tortue, un tatou et un serpent entrent en scène à tour de rôle. Cinq actes : un rocher, sa chute, le rêve d’un monde futur, le coucher du soleil et finalement comment trouver sa place quand, précisément il n’y a plus de place... Enfin, un intrus : un gros œil magnétique hissé sur six pattes aux allures de mauvais œil fait parfois irruption dans la page, promenant ici ou là sa silhouette inquiétante.

L’ouvrage aborde des questions essentielles : l’attachement au lieu, la difficulté à partager l’espace ou à s’entendre tout simplement et en même temps, la peur d’être seul, et la possibilité de changer quand un événement perturbe nos habitudes. Les dessins à l’encre et les collages de Jon Klassen sont particulièrement réussis dans les effets de contraste et de lumière à l’approche du crépuscule. Les personnages stylisés s’animent par le seul jeu des regards. Et comme souvent dans ses ouvrages, l’auteur mise sur l’intelligence du lecteur en jouant sur le décalage entre le texte et l’image : face aux allées et venues inconscientes de la tortue, l’envie nous démange ainsi de lui crier « attention au rocher qui va tomber ! »

Présentation par l'éditeur

« J’aime bien rester à cet endroit », dit une tortue à chapeau à un tatou qui passe par là.
« J’ai un mauvais pressentiment » répond celui-ci. « Je vais aller voir si c’est mieux là-bas qu’ici. »
Ce n’est pas seulement l’histoire d’un endroit, c’est aussi celle d’un astéroïde, d’un alien et même celle de notre destinée.

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