Dans une version certes raccourcie, mais pour autant fidèle à celle bien connue d’Andersen, Claude Clément récite sa formulette et sort du lac l’histoire du vilain petit canard : souvenez-vous du pauvre oisillon éclos d’un œuf plus gros que celui de ses frères, exclu et moqué de tous parce qu’il ne ressemble à personne ; de ce malheureux « tout vilain, tout chagrin » exilé en quête d’identité, puis finalement transfiguré en cygne majestueux !

Le conte n’a pas pris une ride et semble plus que jamais d’actualité dans un monde du « tout paraître » , et au temps des fratries souvent désunies puis recomposées. Trouver sa place, ses racines, mais aussi accepter l’autre et sa différence sont autant de thèmes à aborder avec les jeunes auditeurs.
Et le concept de la collection Petits contes du tapis se prête justement merveilleusement bien à une lecture-partage ! Avec son texte condensé sur un rabat que le conteur aura le loisir de placer derrière les images – pour lire l’histoire face à un groupe, ou en regard des doubles-pages de l’album – pour une lecture plus intime, côte à côte avec l’enfant.

Tout ici est bien senti et réussi : à la fois le texte rythmé d’onomatopées et de formules répétées permettant au lecteur d’entrer dans la peau du conteur, mais aussi les illustrations naïves et colorées d’Eric Battut qui installent une atmosphère propre aux différentes parties du récit.

Claude-Anne Choffat

Présentation par l'éditeur

Il était une maman canard qui couvait ses œufs bien tranquillement. Un jour, cric, crac, ses canetons veulent sortir ! Mais le dernier prend son temps et quand il sort enfin, sa maman le trouve bien grand et bien laid. Elle ne peut empêcher la basse-cour de se moquer de lui. Rejeté de tous, le vilain petit canard s'en va sur les chemins. Il rencontre des oies, une fermière, un chat, une poule... Personne ne veut jamais de lui. Alors il passe l'hiver tout seul, triste et gelé. Au printemps, trois majestueux oiseaux se posent sur le lac. Le vilain petit canard s'approche, voilà qu'on l'accueille avec chaleur ! Dans l'eau, il aperçoit son reflet ; il est devenu lui aussi un cygne majestueux.

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