Aller au contenu principal
Espace publicitaire
Fermer

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

Le Voyage de Lou

M. J. Hyland
Emily Borgeaud
Roman
à partir de 15 ans
: 2742755654
23.80
euros

L'avis de Ricochet

Lou est une jeune Australienne surdouée issue d’un milieu défavorisé. Elle bénéficie d’une bourse et part étudier aux Etats-Unis, dans une famille d’accueil. Les Harding ont une vie aisée mais très conventionnelle, qui sied mal aux habitudes de Lou…
Le Voyage de Lou est un premier roman percutant, un portrait psychologique fort. La narratrice Lou est peut-être intelligente d’un point de vue scolaire, le lecteur ne le saura pas vraiment puisqu’il n’y a aucune scène de classe (dommage pour la vraisemblance). Mais elle est surtout hyper-sensible, tiraillée entre son immense besoin d’amour et le rejet de ce qu’elle considère comme la « normalité ». Très réservée, observatrice, elle se cache volontiers derrière des lectures, des connaissances théoriques qui lui servent de points de repère pour vivre. Exprimer ses sentiments oralement lui est impossible et elle a la manie de laisser des petits mots d’excuse, d’amour, de promesses – non tenues - partout dans la maison de sa famille d’accueil. Son récit même est froid, non pas neutre mais dénué de toute amitié, compassion, attendrissement quelconque. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle demande de manière récurrente à son entourage la signification du mot desquamation : on pense à une peau qui pèle, mais aussi à une personnalité qui oserait se dévoiler… Face à une héroïne globalement immature qui boit pour se donner du courage et fuit les conséquences de ses actes tout en disant aspirer au changement, les Harding paraîtraient parfaits, n’était-ce leur volonté farouche d’étouffer tout conflit au profit de conversations et de projets balisés, orientés vers la concrétisation d’une famille modèle. Car Lou la secrète n’apprécie pas non plus cet état de faux-semblants... La galerie des nombreux personnages qui gravitent autour d’elle pourrait ainsi donner lieu à autant d’analyses de névroses plus ou moins profondes. Le monde de M.J. Hyland est déséquilibré, atone, plutôt désespérant mais terriblement juste. On appréciera la fin rapide et ouverte, dans la droite ligne d’une écriture apparemment limpide, en fait toute en indécisions et en complexité. Lou peut mettre mal à l’aise, elle ne laisse pas indifférent.