Le zoo d'Amadou

Amadou aime bouger et laisser son imagination vagabonder. A l'école, c'est difficile pour lui de rester assis à écouter les explications de la maîtresse. Patiente, cette dernière encadre cet électron libre comme elle peut, essayant d'emmener toute sa classe au zoo. A la lecture des panneaux informatifs, Amadou préfère se glisser dans la peau d'un flamant rose, rugir comme un lion ou faire un tête-à-tête avec une tortue aux yeux si particuliers. Sa façon de découvrir le monde contamine petit à petit tous les enfants de sa classe. Même la maîtresse finit par attraper le virus d'Amadou…

 A aucun moment, Rebecca Walsh ne stigmatise le héros de cette histoire, un enfant différent que l’on pourrait qualifier de légèrement hyperactif. Au contraire, c’est avec une infinie douceur, qui se lit dans le regard de tous les personnages, que l’autrice-illustratrice américaine nous décrit les difficultés à obéir aux règles imposées par une école standard. Tâche de couleur au milieu d'une classe uniformément grise, Amadou se différencie des autres enfants. Le fossé entre ces deux mondes se réduit lorsque la liberté d'être et de penser de ce garçon afro-américain finit par séduire tous ses camarades. La couleur, symbole de vie, gagne ainsi du terrain pour éclater comme un feu d'artifice, réunissant toutes les espèces.

Un album magnifique sur un sujet peu traité en littérature de jeunesse, une ode à l'imagination et à cette incroyable capacité à s'extraire de la réalité pour aller vers des contrées uniques, sauvages et inexplorées.