L'enfant papillon

Maïa Freeman est née dans la Cité, une enclave où est apparu un virus un siècle plus tôt. Si les habitants ont fini par développer des anticorps au virus, il leur est interdit de sortir car ils seraient contagieux. Comme son père et l'ami de celui-ci, Dimitri, soldats d'élite, Maïa la jeune recrue a des doutes. Elle mène son enquête en secret jusqu'à ce que Dimitri se fasse arrêter. Condamné au châtiment, il n'a plus qu'un mois à vivre. Maïa se rapproche alors de deux hommes vivant dans le ghetto : Zéphir, criminel au passé douloureux, et Nathanaël, un Lazul entreprenant malgré son appartenance à une caste maudite. Ils ont pour point commun la volonté de sortir de la Cité…

C'est le premier roman de Gabrielle Massat, gagnante d'un concours organisé par Black Moon. On ne peut pas dire que les thèmes soient très originaux, mais l'ensemble – promis ou pas à une suite – tient plutôt bien la route. Unité oppressante de lieu, héroïne qui n'écrase pas le lecteur de ses hésitations, personnages tous bien construits, mystères à plusieurs entrées, suspense et surprises jusqu'à la dernière partie : on ne s'ennuie pas et même on apprécie les zones laissées dans l'ombre, qui permettent de se faire sa propre vision (y compris en trois dimensions) de la Cité et de l'histoire. L'enfant papillon constitue un espoir presque ravissant au milieu de l'horreur, puis cet effet de légèreté est « coupé » lorsqu'on apprend comment ce mythique jeune homme a gagné son surnom. En n'épargnant pas son lecteur, l'auteur augmente la crédibilité de l'intrigue et finit par emporter la mise.