Les ombres de Nasla

Nasla peine à trouver le sommeil. Au beau milieu du noir, au milieu de sa nuit, un rond jaune la perturbe. Quel est cet œil qui la scrute ? Nasla commence alors à imaginer pour éviter d’y penser. Car, puisque le rond ne se décide pas à partir, il faut bien tenter de se rassurer. Son monde imaginaire envahit alors la double page : Nasla pourrait attraper Timboubou l’éléphant pour discuter et s’apaiser. Et pourquoi pas grimper sur sa longue trompe ? Quelles grandes conversations seraient alors possibles ! Ou bien… Nasla pourrait jouer avec la Lune ! Mais non… La nuit, c’est bien connu, il faut dormir. Même si un point jaune vient tout perturber.

Voilà un voyage que chacun effectue le soir dans son lit, lorsque le sommeil tarde à venir : on repense à sa journée, on imagine des possibilités, on se prend à rêver et on cherche à s’apaiser. Ici, Nasla nous invite dans ses pensées secrètes du soir, celles qui ne sont en général jamais partagées. Le lecteur découvre alors ses peurs et ses envies, ses joies et ses inquiétudes. Quelle poésie pour narrer ce doux moment de rêverie ! Cécile Roumiguière permet au lecteur, petit ou grand, de partager un instant si délicieux de la vie de Nasla avec qui chacun aimerait bien discuter lorsque la nuit pointe le bout de son nez. Voilà une aventure tendre et douce qui aborde aussi la thématique de l’âge : est-on grand parce que l’on grandit ? Cesse-t-on un jour pour toujours d’être petit ? En tout cas, celui à qui appartient cet œil jaune a permis un joli endormissement, mouvementé et poétique : merci à lui !