Les orphelines d'Abbey Road (T. 2). Le monde d'Alvénir

Joy et ses amies sont bien revenues d'Alvénir, ce pays magique aussi dangereux que miraculeux, et la vie a repris son morne cours à l'orphelinat d'Abbey Road. Seule Margarita connaît maintenant un doux quotidien entre ses deux parents, Lady Aglaé Bartropp, bienfaitrice de l'institution, et l'ancien jardinier devenu rentier.
Lors d'une visite de Joy chez les Bartropp, Aglaé émet l'idée d'aller rechercher sa sœur, toujours perdue en Alvénir, et Joy abonde, désireuse de retrouver ses parents pourtant disparus en mer (elle n'arrive pas à faire son deuil). Aidées de Ginger, elles repartent donc en Alvénir sans savoir qu'elles vont affronter mille aventures avant de parvenir (ou pas) à leurs fins.

Il y a un petit air du pays d'Oz et du monde d'Alice dans ce second tome, presque tout entier situé en Alvénir. Ginger est tout de suite la plus à même de circuler dans ce curieux univers où il suffit de vouloir pour pouvoir, ce qui ne veut pas dire que tout est possible. Derrière l'absurde, la fantaisie, se cachent bien sûr des questionnements, très largement centrés autour du temps. Dawson redevenu bébé, Aglaé sans mémoire donc sans existence, un maître du temps en tortue nonchalante pour ne pas dire inconséquente... la narratrice Joy apprend à relativiser, accepter des incohérences, des fatalités aussi, comme un prélude à la rencontre finale avec ses parents... Son histoire d'amour à sens unique avec le gentil Almour visait elle aussi à minimiser le pouvoir de notre volonté : Joy est rentrée petite fille, elle en ressort grandie, sans doute plus sage. Joliment écrite et audacieuse, la série d'Audren ne cesse de surprendre. On adorera la fin, sans facilités au terme de ce périple, mais toute entière tournée vers un troisième tome qui promet son pesant de mystères !