L'été où j'ai sauvé le monde en 65 jours

Alors que ses parents avocats sont très occupés et que son grand frère joue aux abonnés absents, Nina, 14 ans, passe ses vacances d'été un peu seule, dans son quartier pavillonnaire. Suivant les conseils de vie de sa grand-mère récemment décédée, elle décide d'effectuer 65 bonnes actions, toutes petites et simples, et dans l'anonymat. Arroser les fleurs de la voisine, apporter du cake sur le perron de celui qui travaille de nuit, etc., sont autant de menues réalisations qui remplissent le cœur sensible de Nina, pleine d'espoir dans la bonté du monde. Mais une des voisines s'inquiète de ces minuscules changements, appelle la police et finit par croire aux fantômes. Nina un peu dépitée se change alors les idées avec ses cours d'été précédant l'entrée à l'université et avec Thomas, « super-héros » petit frère du bel Eli.

C'est l'histoire d'une toute jeune fille qui hésite encore à se confronter aux réalités cruelles des adultes et qui du coup trouve un biais pour tenir compte de son environnement tout en le transformant. C'est l'histoire d'un espoir en la sérénité (la grand-mère de l'héroïne et narratrice parlait de « vieille âme ») au milieu des turpitudes d'existences pourtant ordinaires : travail fatigant et décalé, familles qui ne communiquent plus, couples séparés ou retrouvés... C'est l'histoire d'une adolescence américaine en douceur et en retenue, à rebours des excès habituels – Nina nous touche par sa gentillesse peu commune. C'est un roman écrit sur un ton direct, sans prétentions et sans leçons, et qui partant peut prétendre à beaucoup. On en ressort ravigoté, avec quelque part l'envie d'imiter cette jeune fille remarquable.

« [M. Pontello, le professeur d'histoire des Etats-Unis] nous a dit : « Ce sont souvent des choses ordinaires et qu'on ne remarque pas qui font évoluer le monde. Dans la suite de votre scolarité, ne vous faites pas remarquer, mais soyez remarquables. » (p. 9)