L’héritière d’Outrebrume (le Royaume d’Outrebrume, tome 3)

La paix semble revenue sur l’île d’Outrebrume. Le roi Crispin et la reine Cèdre s’apprêtent à baptiser leur petite Chatoune, et Oursin et Finaiguille vont faire partie du Conseil. Mais Chatoune disparaît, kidnappée par une femelle écureuil déséquilibrée, des animaux meurent d’eau empoisonnée, et des pluies diluviennes détruisent les terriers. Il n’en faut pas plus pour ranimer le spectre du retour du perfide Bogue…
Pas d’aventures au sens strict du terme ni de voyages dans ce dernier tome de la belle trilogie d’Outrebrume : tout se passe dans les esprits. Ignorance, superstitions et poids d’un passé malheureux plongent les animaux dans des rumeurs emplies de peur et des attitudes irrationnelles, les poussent au rejet de l’étranger (ici la reine Cèdre), voire les fait basculer définitivement dans la folie. En un temps proche d’un Moyen-Age qui aurait été éclairé, Grisemine est une société d’écureuils, hérissons et loutres aux comportements très humains, et il faudra beaucoup d’efforts de la part d’Oursin et ses amis pour ramener le bon sens au pouvoir. Oursin n’est plus vraiment le personnage central, et le petit Juniper prend une place particulière sur les traces de son aîné. Comme d’habitude, les rebondissements malins alternent avec les passages plein de bons sentiments, pour une lecture à la fois palpitante et tendre. L’introduction d’un bébé, de drames familiaux fait prendre une dimension supplémentaire à ce tome de la réconciliation. L’écriture est dense, précise, la traduction de talent : un véritable bonheur de lecture qui se déguste d’un trait ou en trois temps, chaque livre pouvant avoir son autonomie