Pour faire plaisir à Michel, son frère aîné adoré, Liliane – Lily -, fait de la danse classique et tente le concours de l'Opéra de Paris. Mais Michel, cet instituteur si gentil, est parti faire la guerre en Algérie. Lily et sa mère, sans nouvelles depuis quelque temps, s'inquiètent. Lily en perd le goût de vivre... Et puis elle apprend que Michel s'est rebellé, est en prison. Bientôt, il déserte. Comment agir depuis Paris, alors que l'innocente jeune fille est elle-même aux prises avec un beau parleur de l'OAS ?

L'intrigue est parfaite : douce inspiration des Parapluies de Cherbourg (J. Demy, 1964), narrateur externe attentif à la frêle Lily, grande Histoire vécue de loin, puis dans sa chair... Mais Cécile Roumiguière a choisi une mise en abyme : aujourd'hui, le cousin de Lily (âgé) raconte la guerre de Michel et Lily à sa propre petite-fille, Lorie. Les réflexions des deux personnages viennent casser régulièrement le fil de l'histoire, et peuvent agacer. Par contre, le personnage de Nino, jeune employé technique de l'Opéra un peu déséquilibré, amoureux transi de Lily, est lui au contraire touchant, observateur en italique aux fins de chapitres de son aimée : on dirait un fantôme de l'Opéra... En toile de fond des atermoiements des héros, West Side Story, Maurice Béjart et toute la modernité de la danse s'opposent violemment aux vieilles traditions, de même que la France se déchire pour l'Algérie. Un beau et fin roman.

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

1961. L’OAS fait sauter des bombes dans les rues de Paris, les cafés sont bondés, on écoute Les Chats Sauvages, Gréco et Ferré. À seize ans, Lily doit passer le concours d’admission dans les ballets de l’Opéra, elle travaille depuis des années pour devenir ballerine. Elle devrait être heureuse, mais son frère Michel, qu’elle aime par-dessus tout, est parti faire la guerre en Algérie, et la danse telle qu’on la lui enseigne lui semble de plus en plus éloignée de son idéal. Et voilà qu’on n’a plus de nouvelle de Michel… il a déserté. Lily va-t-elle réussir à s’émanciper de cet amour trop fort qui la lie à son frère et de la danse telle qu’on voudrait la lui imposer ? Pendant ce temps, sur les toits de l’Opéra, un homme l’épie.

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