Maman renard

Dans la neige, maman renard a perdu ses quatre petits : elle s'inquiète de les retrouver avant la nuit. La technique des trous dans les pages ou des découpes d'arbres se révèle parfaite pour faire disparaître, apparaître les bébés, tandis que la mère tend son museau partout vers la forêt. Le montage est malicieux, élaboré, avec des effets d'annonce : un renardeau parle, mais nous ne le voyons pas – ou juste le rebond de ses formes – jusqu'à avoir soulevé le rabat qui découvre un tronc, une bosse de neige...

Amandine Momenceau raffine son procédé en utilisant des papiers découpés au ciseau afin de représenter ses personnages (fins jusqu'au bout de la patte) et ses décors (minimalistes mais significatifs). Les couleurs sont justement dosées, entre blancheur éclatante de la neige et roux assourdi des pelages. La fin de l'histoire, au fond du terrier, donne envie de se rouler en boule à son tour, tant l'univers proposé sait se montrer apaisant et heureux. L'album est certes déjà connu dans son approche, mais son côté précieux, soigné, donne envie de suivre la jeune auteure.